Wednesday, October 29, 2008
LA FIN DU DOLLAR ET L'EFFONDREMENT DE L'EMPIRE AMERICAIN
Communiqué public GEAB N°28 (15 octobre 2008)
A l'occasion de la parution du GEAB N°28, LEAP/E2020 a décidé de lancer une nouvelle alerte dans le cadre de la crise systémique globale car nos chercheurs estiment qu'à l'été 2009, le gouvernement américain sera en cessation de paiement et ne pourra donc pas rembourser ses créditeurs (détenteurs de Bons du Trésor US, de titres de Fanny Mae et Freddy Mac, etc.). Cette situation de banqueroute aura bien évidemment des conséquences très négatives pour l'ensemble des propriétaires d'actifs libellés en dollars US. Selon notre équipe, la période qui s'ouvrira alors deviendra propice à la mise en place d'un « nouveau Dollar » destiné à remédier brutalement au problème de la cessation de paiement et de la fuite massive de capitaux hors des Etats-Unis. Ce processus découlera des cinq facteurs suivants qui sont analysés plus en détail dans le GEAB N°28 :
1.L'évolution récente, à la hausse, du Dollar US est une conséquence directe et provisoire de la chute des bourses mondiales
2.Le « baptême politique » de l'Euro vient juste d'avoir lieu donnant une alternative « de crise » au Dollar US, en tant que « valeur-refuge » crédible
3.La dette publique américaine s'enfle de manière désormais incontrôlable
4.L'effondrement en cours de l'économie réelle des Etats-Unis empêche toute solution alternative à la cessation de paiement
5.« Forte inflation ou hyper-inflation aux Etats-Unis en 2009 », là est la seule question.
Mais on peut déjà se faire une idée de l'évolution à venir en regardant l'Islande que notre équipe suit à la loupe depuis début 2006. Ce pays constitue en effet un bon exemple de ce qui attend les Etats-Unis, et également le Royaume-Uni. On peut considérer, comme d'ailleurs bon nombre d'Islandais aujourd'hui, que l'effondrement du système financier islandais est venu du fait qu'il était surdimensionné par rapport à la taille de l'économie du pays.
Evolution de l'inflation en Islande 2003-2008 - Source Banque centrale d'Islande
L'Islande s'est en fait prise en matière financière pour le Royaume-Uni (1). Comme le Royaume-Uni en matière financière s'est lui-même pris pour les Etats-Unis et que les Etats-Unis se sont pris pour la planète entière, il n'est pas inutile de méditer le précédent islandais (2) pour appréhender le cours des évènements des douze prochains mois à Londres et Washington (3).
Nous assistons en effet actuellement à un double phénomène historique :
. d'une part, depuis le mois de Septembre 2008 (comme annoncé dans le GEAB N°22 de Février 2008), l'ensemble de la planète est désormais conscient de l'existence d'une crise systémique globale caractérisée par un effondrement du système financier américain et sa contagion au reste de la planète.
. d'autre part, un nombre croissant d'acteurs mondiaux entreprennent d'agir par eux-mêmes devant l'inefficacité des mesures préconisées ou prises par les Etats-Unis, pourtant centre du système financier mondial depuis des décennies. L'exemple du 1° Sommet de l'Euroland (ou Eurozone ), qui s’est tenu Dimanche 12 octobre 2008 et dont les décisions, par leur ampleur (près de 1.700 milliards EUR) et leur nature (4), ont permis un retour de confiance sur les marchés financiers de toute la planète, est à ce titre tout-à-fait exemplaire du « monde d'après-Septembre 2008 ».
Carte des garanties de dépôts bancaires dans l'Union européenne Source AFP - 09/10/2008
Car il y a bien un « monde de l'après-Septembre 2008 ». Pour notre équipe, il est désormais évident que ce mois restera dans les livres d'histoire de l'ensemble de la planète comme celui « datant » le déclenchement de la crise systémique globale ; même s'il ne s'agit en fait que de la phase de « décantation », la dernière des quatre phases de cette crise identifiée dès Juin 2006 par LEAP/E2020(5). Comme toujours quand il s'agit de grands ensembles humains, la perception du changement par le plus grand nombre n'intervient que lorsque le changement est en fait déjà bien engagé.
En l'occurrence, Septembre 2008 marque l'explosion majeure du « détonateur financier » de la crise systémique globale. Selon LEAP/E2020, ce second semestre 2008 est en effet le moment où « le monde plonge au cœur de la phase d'impact de la crise systémique globale » (6). Ce qui veut dire pour nos chercheurs qu'à la fin de ce semestre, le monde entre dans la phase dite de « décantation » de la crise, c'est-à-dire la phase où l’on voit les conséquences du choc se mettre en place. C'est de facto la phase la plus longue de la crise (entre trois et dix ans selon les pays) et celle qui va affecter directement le plus grand nombre de personnes et de pays. C'est l'étape qui va voir également se dégager les composantes des nouveaux équilibres mondiaux dont LEAP/E2020 présente deux premières illustrations graphiques dans ce GEAB N°28 (7).
Ainsi, comme nous l'avons répété à plusieurs reprises depuis 2006, cette crise est beaucoup plus importante, en termes d'impact et de conséquences, que celle de 1929. Historiquement, nous sommes tous les premiers acteurs, témoins et/ou victimes d'une crise qui affecte toute la planète, avec un degré sans précédent d'interdépendance des pays (du fait de la globalisation de ces vingt dernières années) et des personnes (le degré d'urbanisation, et donc de dépendance pour les besoins de base - eau, nourriture, énergie, ... - est aujourd'hui sans précédent dans l'Histoire). Cependant, le précédent des années 1930 et ses terribles conséquences destructrices semblent à nos chercheurs assez présents dans les mémoires collectives pour nous permettre, si les citoyens sont vigilants et les dirigeants lucides, d'éviter un bis repetita conduisant à une (ou des) conflagration(s) majeure(s).
Europe, Russie, Chine, Japon,... constituent sans aucun doute les acteurs collectifs pouvant d'assurer que l'implosion en cours de la puissance dominante de ces dernières décennies, à savoir les Etats-Unis, ne conduise pas la planète dans une catastrophe. En effet, à l'exception de l'URSS de Gorbatchev, les empires ont tendance à tenter vainement d'inverser le cours de l'Histoire quand ils sentent leur puissance s'effondrer. C'est aux puissances partenaires de canaliser pacifiquement le processus, ainsi qu'aux citoyens et élites du pays concerné de faire preuve de lucidité pour affronter la période très pénible qui se prépare.
Evolution des emprûnts des institutions financières US auprès de la Réserve fédérale américaine (08/01/1986 – 09/10/2008) - Source Federal Reserve Bank of St Louis
La « réparation d'urgence » des canaux financiers internationaux, réalisée avant tout par les pays de la zone Euro en ce début de mois d'Octobre 2008 (8), ne doit pas masquer trois faits essentiels :
. cette « réparation d'urgence », nécessaire pour éviter une panique qui menaçait d'engloutir tout le système financier mondial en quelques semaines, ne traite provisoirement qu'un symptôme. Elle ne fait qu'acheter du temps, deux à trois mois maximum, car la récession globale et l'effondrement de l'économie américaine (le tableau ci-dessus montre ainsi la vertigineuse croissance des fonds prêtés aux banques américaines par la Réserve fédérale) vont s'accélérer et créer de nouvelles tensions économiques, sociales et politiques qu'il faut traiter par anticipation dès le mois prochain (une fois les « paquets financiers » mis en oeuvre)
. même s'il était absolument nécessaire de remettre en marche le système de crédit, les gigantesques moyens financiers consacrés sur toute la planète aux « réparations d'urgence » du système financier mondial seront autant de moyens qui ne pourront pas être mis à disposition de l'économie réelle dans les mois à venir pour faire face à la récession globale
. la « réparation d'urgence» constitue une marginalisation, et donc un affaiblissement supplémentaire des Etats-Unis, puisqu'elle met en place des processus contraires à ceux prônés par Washington pour les 700 Milliards USD du TARP de Hank Paulson et Ben Bernanke : une recapitalisation des banques par les gouvernements (décision qu'Hank Paulson est obligé de suivre maintenant) et une garantie des prêts interbancaires (en fait les gouvernements de l'Euroland se substituent aux assureurs de crédits, une industrie au cœur de la finance mondiale et essentiellement américaine depuis des décennies). Ces évolutions détournent toujours plus de relais décisionnels et de flux financiers hors de l'orbite américaine à un moment où l'économie des Etats-Unis et l'explosion de leur dette publique (9) et privée en auraient plus que jamais besoin ; sans même parler des retraites qui s'envolent en fumée (10).
Le dernier point illustre comment, dans les mois à venir, les solutions à la crise et ses différentes séquences (financière, économique, sociale et politique) vont diverger de plus en plus : ce qui est bon pour le reste du monde ne le sera pas pour les Etats-Unis (11) et désormais, Euroland en tête, le reste du monde semble déterminer à faire ses propres choix.
Le choc brutal que générera la cessation de paiement des Etats-Unis à l'été 2009 est en partie une conséquence de ce découplage décisionnel des grandes économies du monde par rapport aux Etats-Unis. Il est prévisible et peut être amorti si l'ensemble des acteurs commencent dès maintenant à l'anticiper ; c'est d'ailleurs l'un des thèmes développés dans ce GEAB N°28. LEAP/E2020 espère seulement que le choc de Septembre 2008 aura « éduqué » les responsables politiques, économiques et financiers de la planète afin qu'ils comprennent qu'on agit mieux par anticipation que dans l'urgence. Il serait dommage que l'Euroland, l'Asie et les pays producteurs de pétrole, tout comme les citoyens américains d'ailleurs, découvrent brutalement au cours de l'été 2009, à la faveur d'un week-end prolongé ou d'une fermeture administrative des banques et bourses pour plusieurs jours sur le territoire américain, que leurs Bons du Trésor US et leurs Dollars US ne valent plus que 10% de leur valeur car un « nouveau Dollar » vient d'être instauré (12).
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Notes:
(1) L'Islande a adopté depuis plus de 10 ans tous les principes de dérégulation et de financiarisation de l'économie qui ont été développés et mis en œuvre aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Reykjavik était devenu une sorte de « Mini-Me » financier de Londres et Washington, pour reprendre le personnage du film très britannico-américain Austin Powers. Et les trois pays ont entrepris de jouer financièrement à « la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf », pour reprendre la fable de Jean de la Fontaine dont la fin est fatale à la grenouille.
(2) Ainsi la bourse islandaise s'est effondrée de 76% après avoir été fermée quelques jours pour « éviter » la panique ! Source : MarketWatch, 14/10/2008
(3) A ce titre, attardons-nous sur le montant du « paquet financier » annoncé par Londres, soit 640 milliards EUR dont 64 milliards EUR pour recapitaliser les banques et 320 milliards EUR pour renflouer les dettes à moyen terme de ces mêmes banques (source : Financial Times, 09/10/2008). Avec une économie en chute libre à l 'image du marché immobilier, une inflation galopante, des retraites par capitalisation qui s'évanouissent en fumée, et une monnaie au plus bas, à part accroître la dette publique et affaiblir encore plus la Livre, on voit mal comment cela peut « sauver » des banques déjà très mal en point. A la différence des banques des pays de la plupart de la zone Euro, le système financier britannique, comme son homologue américain, est au cœur de la crise, et non pas une victime collatérale. Et Gordon Brown peut bien jouer à Churchill et Roosevelt réunis (Source : Telegraph, 14/10/2008), mais dans sa méconnaissance évidente de l'Histoire, il oublie que ni Churchill ni Roosevelt n'étaient aux commandes de leurs pays depuis 10 ans quand ils ont dû affronter chacun leur « grande crise » (cela vaut d'ailleurs pour les Etats-Unis et l'administration Bush - Paulson et Bernanke inclus - qui viennent tous du « problème » et font donc très peu probablement partis de la « solution »). Sans compter que Roosevelt et Churchill organisaient les sommets comme Yalta ou Téhéran en laissant Français et Allemands à la porte, alors que c'est lui qui a dû rester à la porte du Sommet de l'Euroland.
(4) Source : L'Express, 13/10/2008
(5) Source GEAB N°5, 15/05/2006
(6)Source GEAB N°26, 15/06/2008
(7)LEAP/E2020 présente ainsi une synthèse de ses anticipations sur la phase de décantation de la crise grâce à une carte du monde de l'impact de la crise différenciant entre 6 grands groupes de pays ; ainsi qu'un calendrier anticipatif 2008-2013 des 4 séquences financière, économique, sociale et politique pour chacune de ces régions.
(8) Car c'est bien la zone Euro, l'Euroland, qui a permis d'arrêter la spirale de panique globale. Depuis des semaines, les initiatives américaines et britanniques se sont succédées sans effet. C'est l'irruption d'un nouvel acteur collectif, le « sommet de l'Euroland » et ses décisions d'envergure, qui ont constitué le phénomène nouveau et rassurant. C'est d'ailleurs un nouvel acteur que Washington et Londres ont systématiquement empêché d'émerger depuis le lancement de l'Euro il y a 6 ans. Et il a fallu toute une mise en scène diplomatique (réunion préalable, photo de groupe pré-sommet,... ) pour permettre au Premier Ministre britannique de faire croire qu'il n'était pas marginalisé dans ce processus, alors qu'il n'appartient de facto pas aux sommets de la zone euro. Dans ce GEAB N°28, LEAP/E2020 revient sur ce phénomène et les conséquences systémiques durables de la tenue du 1er sommet de l'Euroland.
(9)Le plan de sauvetage financier américain a déjà accru de 17.000 USD la dette de chaque Américain. Source : CommodityOnline, 06/10/2008
(10) Ce sont en effet 2.000 milliards USD de retraites par capitalisation qui ont disparu en fumée ces dernières semaines aux Etats-Unis. Source : USAToday, 08/10/2008
(11) En tout cas à court terme. Car notre équipe est persuadée que pour le peuple américain, à moyen et long termes, il n'est pas mauvais du tout que le système dominant à Washington et New-York soit fondamentalement remis en cause. C'est en effet ce système qui a plongé ce pays dans les problèmes dramatiques où des dizaines de millions d'Américains se débattent aujourd'hui, comme l'illustre parfaitement cet article du New York Times du 11/10/2008
(12) Même si c'est une mesure de peu d'ampleur par rapport à la perspective de cessation de paiement des Etats-Unis, ceux qui pensent qu'il est temps de réinvestir dans les marchés financiers peuvent trouver utile de savoir que le New York Stock Exchange vient de réviser tous ses seuils d'interruption des cotations pour cause de chute trop forte des cours. Source : NYSE/Euronext, 30/09/2008
Lundi 27 Octobre 2008
danyquirion@videotron.ca
Rédigé par danyquirion@videotron.ca le Lundi 27 Octobre 2008
Libellés :
effondrement du $ et des EU
La dette comme arme et outil de domination et d'exploitation des populations et des pays du Sud
Qu’est-ce que la dette, quel est le rôle des institutions financières internationales et des Etats du Nord ?
La dette est un outil dont se servent les institutions financières internationales et les Etats du Nord pour imposer une même logique économique et financière qui génère et maintient dans une extrême pauvreté des régions entières qui possèdent pourtant d’énormes richesses. Elle est la conséquence de choix géopolitiques ou géostratégiques des pays riches afin de subordonner les pays pauvres à l’idéologie dominante.
La La dette totale de l’ensemble des pays en voie de développement est de 2800M$, pour 85% de la population mondiale, c’est à dire 5 milliards d’individus. Il faut mettre cette somme en parallèle avec le montant de la dette des USA qui est 36 000 Milliards $ pour 300 millions d’individus, et la dette totale mondiale est de 60 000 milliards de dollars. On voit donc que la dette des pays en voie de développement est une somme dérisoire en matière de finance mondiale et pourtant la dette et les institutions financières internationales tuent en masse : selon le PNUD, 30000 enfants meurent chaque jour de causes qui auraient pu être évitées s’ils avaient eu accès aux soins.
Les pays du Sud ont été poussés à s’endetter dans les années 60 et 70 sous la pression de 3 acteurs : les banques, les institutions financières internationales et les Etats du Nord. Chacun d’eux avait intérêt à ce qu’ils s’endettent.
Dans les années 60, les banques occidentales regorgent d’eurodollars issus du plan Marshall,pour lesquels elles recherchent des débouchés : les Pays du Sud sont justement à la recherche de fonds pour financer leur développement, notamment les pays d’Afrique qui viennent d’acquérir leur indépendance et les pays d’Amérique latine. Au moment du choc pétrolier de 1973, les pays producteurs de pétrole placeront leurs dollars dans les banques occidentales qui prêteront aussi ces pétrodollars aux pays du Sud. Ces prêts des banques privées aux pays du Sud constituent la part privée de la dette. Au même moment, le choc pétrolier provoque une période de récession dans les pays du Nord. Le chômage et la baisse du pouvoir d’achat font que les marchandises produites au Nord ont du mal à trouver des acheteurs. Les pays riches décident alors de prêter aux pays du Sud afin de trouver des débouchés à leurs marchandises. C’est le plus souvent une aide liée : un pays du Nord prête à un pays du Sud qui en échange lui achète ses marchandises. C’est la part bilatérale de la dette, dette d’Etat à Etat. Enfin, le troisième acteur de la dette est la Banque Mondiale. Fondée en 1944, elle passe en 1968 sous la présidence de Robert McNamara. Celui-ci va utiliser la Banque Mondiale pour contrecarrer l’influence soviétique et les tentatives nationalistes que l’on voit naître dans certains pays nouvellement indépendants.De 1968 à 1973, la Banque mondiale va accorder davantage de prêts que pendant toute la période 1945-1968. Ces prêts sont accordés pour soutenir les alliés stratégiques des Etats Unis(Mobutu au Zaïre, Suharto en Indonésie, les dictatures au Brésil puis en Argentine et au Chili), ou pour soumettre les pays qui tenteraient d’obtenir leur indépendance économique (Nasser en Egypte, Sukarno en Indonésie...). Ils constituent la part multilatérale de la dette.
Au tournant des années 80, les règles du jeu vont changer et précipiter les pays du Sud dans la crise de la dette. Fin 1979, Paul Volcker, le directeur de la Réserve Fédérale américaine,décide une forte augmentation des taux d’intérêt américains afin de relancer la machine économique américaine en attirant les capitaux. Les pays du Sud avaient emprunté à des taux faibles, mais indexés aux taux américains, et voient brusquement leurs taux d’intérêt passer de 4-5% dans les années 70 à 16-18%. A la même période, les cours des matières premières s’effondrent. Afin de rembourser les prêts, les pays du Sud doivent se procurer des devises par leurs exportations. Ils produisent de plus en plus pour exporter plus : café, cacao, coton, sucre, minerais, etc... arrivent en masse sur le marché mondial, en même temps que la récession au Nord diminue la demande provoquant une baisse des cours. La hausse des taux d’intérêt décrétée unilatéralement au nord et l’effondrement des cours des matières premières, ont précipité les pays endettés dans la crise de la dette. Dès 1982, 14 pays se déclarent en cessation de paiement, c’est à dire incapables à la fois de gérer leur quotidien et de rembourser leur dette. A ce moment les 7 pays les plus riches de la planète mandatent le Fond monétaire international, institution financière issue des accords de Bretton Woods comme la Banque mondiale, pour qu’il mette en place les moyens pour assurer les remboursements : ce sont les fameux Plans d’ajustement structurel. Il est important de noter qu’au sein des institutions financières internationales, les 9 pays les plus riches ont 50% des voix (dont plus de 15% pour les USA, ce qui leur octroie une minorité de blocage) tandis que les 45 pays africains se partagent à eux tous environ 5% des voix ! Les Etats du Nord sont donc bien les vrais décideurs au sein des institutions financières internationales.
La dette a été le prétexte pour imposer aux pays du Sud les plans d’ajustement structurel qui ont semé misère et pauvreté et ont déstructuré toute organisation collective et sociale.
Source: www.alterinfo.net
FRAUDE MONETAIRE MONDIALE DES ETATS-UNIS ET DU DOLLAR
« Les USA ont pillé les richesses du monde grâce à la domination du dollar », accuse une tribune publiée par le Quotidien du Peuple, le quotidien officiel du régime chinois.
Contre Info, 25 octobre 2008
Le quotidien officiel du régime chinois a publié vendredi une tribune accusant les USA d’avoir outrageusement tiré profit du statut « hégémonique » du dollar et appelle à une alliance entre l’Asie et l’Europe pour contrebalancer la domination américaine sur les échanges mondiaux.
« Durant cette panique, la triste réalité conduit les peuples a comprendre que les USA ont utilisé l’hégémonie du dollar pour piller la richesse mondiale », écrit Shi Jianxun, professeur d’économie à l’université Tongji de Shanghai.
M. Shi, qui a déjà par le passé exprimé de sévères critiques à l’encontre des USA, affirme que certaines nations ont subi de lourdes pertes en raison de la crise financière tandis que Washington ne se préoccupe que de préserver ses seuls intérêts.
« Les nations sont en train de perdre leur confiance dans le dollar US. La communauté internationale, agissant selon les règles de la démocratie et du doit au sein d’une organisation mondiale de la finance, doit de toute urgence transformer le système monétaire international basé sur le leadership économique mondial des USA et la domination du dollar, » propose M. Shi.
Il suggère que les échanges entre l’Asie et l’Europe soient désormais effectués en euros, yen et yuan, tout en n’expliquant pas comment la monnaie chinoise qui n’est aujourd’hui pas entièrement convertible pourrait jouer ce rôle.
M. Shi espère que la rencontre au sommet qui a lieu en ce moment entre l’Asie et l’Europe puisse être le point de départ d’une nouvelle coopération, et propose un agenda de discussion.
« Comment l’Europe et l’Asie pourraient-elles se donner la main et agir ensemble face à cette crise financière comme on n’en rencontre qu’une par siècle déclenchée aux USA ; comment pourraient-elles bâtir un nouvel ordre financier international qui soit sûr et équitable ? »
« Le monde espère que ce sommet Asie-Europe se traduise par des résultats significatifs sur la coopération dans le domaine financier, » conclut-il.
The 7th Asia- Europe Meeting (ASEM) concludes with concession on addressing the global financial crisis
BEIJING, Oct. 25 (Xinhua) -- The Seventh Asia-Europe Meeting (ASEM 7) was held in Beijing on 24 and 25 October 2008. The Summit was attended by the Heads of State and Government of sixteen Asian and twenty-seven European nations, the President of the European Commission and the Secretary-General of ASEAN Secretariat.The two-day 7th Asia-Europe Meeting (ASEM) was concluded here Saturday with participants reaching consensus on global financial crisis and other issues.
The meeting, attended by leaders and representatives from 45 Asian and European nations and organizations, realized its expected goal and was a great success, Chinese Premier Wen Jiabao said in a closing speech.
As one of the most fruitful achievements, a statement of the 7th ASEM on the international financial situation was adopted at the meeting.
"Leaders believed that authorities of all countries should demonstrate vision and resolution and take firm, decisive and effective measures in a responsible and timely manner to rise to the challenge of the financial crisis," said the statement.
The international community should continue to strengthen coordination and cooperation and take effective and available economic and financial measures in a comprehensive way to restore market confidence, stabilize global financial markets and promote global economic growth, it said.
According to the document, leaders supported the convening of an international summit on Nov. 15 in the United States to address the current crisis and principles of reform of the international financial system.
The summit also adopted a declaration on sustainable development.
"The adoption of various cooperation proposals shows and proves again the interior impetus for strengthening dialogue at the ASEM and great potential for extending cooperation," Wen said.
Amid the global financial turmoil, the ASEM has been widely regarded as an opportunity for Asian and European leaders to find a solution.
French President Nicholas Sarkozy called the meeting very "helpful" for Asia and Europe to tackle the global financial crisis and build up common cause.
"We had discussed nearly all of the topics concerned by the two continents including the most difficult issues," he said at a press conference at the end of the meeting.
Premier Wen told the press conference the need of confidence, cooperation and responsibility to find a solution to the global financial meltdown.
"We are glad to see that many countries have made their efforts and achieved some results. But it is not enough as we now see it, and more endeavors are needed," said Wen.
All countries, especially developed ones, should take measures as soon as possible to stabilize the financial market and build public confidence, he said.
Financial innovation could help develop the economy, but financial supervision is even more important for the security of the financial system, he added.
The premier also declared that China would actively attend the Nov.15 financial summit.
BEIJING, Oct. 24 (Xinhua) -- Following is the full text of the Statement of the Seventh Asia-Europe Meeting on the International Financial Situation issued here Friday.
Statement of the Seventh Asia-Europe Meeting on the International Financial Situation
Beijing, 24 October 2008
1. Leaders attending the Seventh Asia-Europe Meeting had an in-depth discussion on the current international economic and financial situation and its trend of development. They expressed concern over the impact of the spreading international financial crisis on the global economy and in particular, the severe challenges it poses to financial stability and economic development of countries in Asia and Europe.
2. Leaders believed that authorities of all countries should demonstrate vision and resolution and take firm, decisive and effective measures in a responsible and timely manner to rise to the challenge of the financial crisis. Leaders expressed full confidence that the crisis could be overcome through such concerted efforts.
3. Leaders welcomed the measures adopted by countries and organizations to ensure the smooth running of the financial system and real economy. They called on the international community to continue to strengthen coordination and cooperation and take effective and available economic and financial measures in a comprehensive way to restore market confidence, stabilize global financial markets and promote global economic growth.
4. Leaders agreed that IMF should play a critical role in assisting countries seriously affected by the crisis, upon their request.
5. Leaders were of the view that to resolve the financial crisis it is imperative to handle properly the relationship between financial innovation and regulation and to maintain sound macroeconomic policy. They recognized the need to improve the supervision and regulation of all financial actors, in particular their accountability.
6. Leaders called on all countries to pursue responsible and sound monetary, fiscal and financial regulatory policies, enhance transparency, inclusiveness, strengthen oversight, and improve crisis management mechanisms so as to maintain their own economic development and the stability of the financial markets. They agreed that the necessary and timely measures should be taken to preserve the stability of the financial system.
7. Leaders pledged to undertake effective and comprehensive reform of the international monetary and financial systems. They agreed to take quickly appropriate initiatives in this respect, in consultation with all stakeholders and the relevant international financial institutions. The International Monetary Fund and other international financial institutions should bring into play their mandated role in the international financial system, to help stabilize the international financial situation.
8. Leaders supported the convening of an international summit on 15 November in Washington D.C. to address the current crisis and principles of reform of the international financial system as well as long-term stability and development of the world economy.
9. Leaders agreed to make full use of ASEM and other cooperation mechanisms to enhance information sharing, policy exchange, and pragmatic cooperation on supervision and management in the financial sector and effectively monitor, prevent and respond to financial risks to ensure sustained, stable and sound economic growth.
US PLUNDERS WORLD WEALTH WITH WORTHLESS PAPER DOLLARS...
BEIJING (Reuters) - The United States has plundered global wealth by exploiting the dollar's dominance, and the world urgently needs other currencies to take its place, a leading Chinese state newspaper said on Friday.
Threatened by a "financial tsunami," the world must consider building a financial order no longer dependent on the United States, a leading Chinese state newspaper said on Wednesday.
The commentary in the overseas edition of the People's Daily said the collapse of Lehman Brothers Holdings Inc (LEH.P) "may augur an even larger impending global 'financial tsunami'."
"The eruption of the U.S. sub-prime crisis has exposed massive loopholes in the United States' financial oversight and supervision," writes the commentator, Shi Jianxun.
"The world urgently needs to create a diversified currency and financial system and fair and just financial order that is not dependent on the United States."
The front-page commentary in the overseas edition of the People's Daily said that Asian and European countries should banish the U.S. dollar from their direct trade relations for a start, relying only on their own currencies.
A meeting between Asian and European leaders, starting on Friday in Beijing, presented the perfect opportunity to begin building a new international financial order, the newspaper said.
The People's Daily is the official newspaper of China's ruling Communist Party. The Chinese-language overseas edition is a small circulation offshoot of the main paper.
Its pronouncements do not necessarily directly voice leadership views. But the commentary, as well as recent comments, amount to a growing chorus of Chinese disdain for Washington's economic policies and global financial dominance in the wake of the credit crisis.
"The grim reality has led people, amidst the panic, to realize that the United States has used the U.S. dollar's hegemony to plunder the world's wealth," said the commentator, Shi Jianxun, a professor at Shanghai's Tongji University.
Shi, who has before been strident in his criticism of the U.S., said other countries had lost vast amounts of wealth because of the financial crisis, while Washington's sole concern had been protecting its own interests.
"The U.S. dollar is losing people's confidence. The world, acting democratically and lawfully through a global financial organization, urgently needs to change the international monetary system based on U.S. global economic leadership and U.S. dollar dominance," he wrote.
Shi suggested that all trade between Europe and Asia should be settled in euros, pounds, yen and yuan, though he did not explain how the Chinese currency could play such a role since it is not convertible on the capital account.
A two-day Asia-Europe Meeting (ASEM) of 27 EU member states and 16 Asian countries was set to open on Friday. Though few analysts expect much in the way of concrete agreements, Shi said it could prove momentous.
"How can Europe and Asia grasp each other's hands and together confront the once-in-a-century global financial crisis sparked by the U.S.; how can they construct a new equitable and safe international financial order?" he said.
"The world is waiting for this Asian-European meeting to achieve big results in financial cooperation."
(Reporting by Simon Rabinovitch; Editing by Ken Wills)
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