Saturday, May 31, 2008
le Nouvel Ordre Mondial et la mondialisation de la pauvreté...
La famine mondiale
Par Michel Chossudovsky le samedi, 24 mai 2008
LA MONDIALISATION DE LA PAUVRETE
En cette époque d'après-guerre froide, l'humanité est confrontée à une crise économique et sociale d'une ampleur sans précédent et qui entraîne un appauvrissement rapide de larges secteurs de la population mondiale. Les économies nationales s'effondrent, le chômage est endémique. Des famines se déclarent en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et dans certaines parties de l'Amérique latine. Cette "mondialisation de la pauvreté," qui a annulé bon nombre des progrès de la décolonisation d'après-guerre, a commencé dans le tiers-monde avec la crise de la dette du début des années 1980 et l'imposition des réformes économiques meurtrières du Fonds monétaires international (FMI).
Ce Nouvel Ordre Mondial se nourrit de la pauvreté humaine et de la destruction de l'environnement. Il engendre la ségrégation sociale, il encourage le racisme et les conflits ethniques et s'attaque aux droits des femmes et il précipite souvent les pays dans des affrontements destructeurs entre les nationalités. Depuis les années 1990, il s'étend, par l'entremise du "libre marché", dans toutes les régions du monde y compris l'Amérique du Nord, l'Europe occidentale, les pays de l'ex-bloc soviétique et les "nouveaux pays industriels" (NPI) de l'Asie du Sud-est et de l'Extrême-Orient.
Cette crise planétaire est encore plus dévastatrice que la Grande Dépression des années 1930. Elle a de lourdes conséquences géopolitiques; le démembrement économique donne lieu à des guerres régionales, à la fracture des sociétés nationales et, dans certains cas, à l'anéantissement de pays. Elle constitue de loin la plus grave crise économique des temps modernes. (Livre de Michel Chossudovsky intitulé : Mondialisation de la pauvreté et le nouvel ordre mondial)
La famine est le résultat d'un processus de restructuration en "marché libre" de l'économie mondiale qui prend ses assises dans la crise de la dette du début des années 1980. Ce n'est pas un phénomène récent, tel qu'il a été suggéré par plusieurs reportages des médias occidentaux, en se concentrant strictement sur l'offre et la demande à court terme des produits agricoles de base.
La pauvreté et la sous-alimentation chronique sont des conditions qui préexistaient avant les récentes hausses des prix des produits alimentaires. Ces derniers frappent de plein fouet une population appauvrie, qui a à peine les moyens de survivre.
Des émeutes de la faim ont éclaté presque simultanément dans toutes les grandes régions du monde: "Les prix des denrées alimentaires en Haïti a augmenté en moyenne de 40 % en moins d'un an, avec le coût des produits de première nécessitée tels que le riz qui a doublé... Au Bangladesh, [à la fin avril 2008] quelques 20,000 travailleurs du textile sont descendus dans la rue pour dénoncer l'augmentation vertigineuse des prix des produits alimentaires et aussi pour demander des salaires plus élevés. Le prix du riz dans le pays a doublé au cours de la dernière année, menaçant les travailleurs qui gagnent un salaire mensuel de seulement 25 $ et qui ont faim. En Égypte, des protestations de travailleurs concernant les prix des produits alimentaires a secoué le centre industriel du textile de Mahalla al-Kobra, au nord du Caire, pendant deux jours la semaine dernière, où deux personnes ont été abattues par les forces de sécurité.
Des centaines de personnes ont été arrêtées et le gouvernement a envoyé des policiers en civil dans les usines pour forcer les travailleurs à travailler. Les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 40% en Égypte au cours de la dernière année... Plus tôt ce mois-ci, en Côte d'Ivoire, des milliers de personnes ont marché vers la maison du président Laurent Gbagbo, scandant "nous sommes affamés" et "la vie est trop chère, vous allez nous tuer" .
Des manifestations de même nature ainsi que des grèves et des affrontements sont survenus en Bolivie, au Pérou, au Mexique, en Indonésie, aux Philippines, au Pakistan, en Ouzbékistan, en Thaïlande, au Yémen, en Éthiopie et à travers la majeure partie de l'Afrique subsaharienne." (Bill Van Auken, Amid mounting food crisis, governments fear revolution of the hungry, Global Research, April 2008)
Avec de grands pans de la population mondiale déjà bien en dessous du seuil de pauvreté, la hausse des prix des denrées alimentaires de base qui se produit sur une courte période est dévastatrice. Des millions de persones dans le monde sont dans l'incapacité d'acheter de la nourriture pour leur survie.
Ces augmentations contribuent d'une manière très réelle à "éliminer les pauvres" à travers "la mort par la famine." Dit dans les mots de Henry Kissinger: "Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez les nations, controles la nourriture et vous contrôlerez la population."
À cet égard, Kissinger a fait savoir à travers le "Mémorandum d'études sur la sécurité nationale de 1974: Les implications de la croissance de la population mondiale sur la sécurité et les intérêts étrangers des États-Unis," que des famines récurrentes pourraient constituer de facto un instrument de contrôle de la population.
Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, le prix des céréales a augmenté de 88% depuis mars 2007. Le prix du blé a augmenté de 181% sur une période de trois ans. Le prix du riz a augmenté de 50% dans les trois derniers mois (Voir Ian Angus, Food Crisis: "The greatest demonstration of the historical failure of the capitalist model", Global Research, April 2008): "La plus populaire variété de riz de la Thaïlande se vendait il y a 5 ans 198 $ US et à 323 $ la tonne l'an dernier. En avril 2008, le prix a atteint 1000 $. Les augmentations sont encore plus elevées sur les marchés locaux; en Haïti, le prix d'un sac de 50 kilos de riz a doublé en une semaine à la fin mars 2008. Ces augmentations sont catastrophiques pour les 2,6 milliards de personnes dans le monde qui vivent avec moins de 2 $ US par jour et qui consacrent de 60% à 80% de leurs revenus à l'alimentation. Des centaines de millions de personnes n'ont pas les moyens de manger" (Ibid)
Deux dimensions interdépendantes
Il y a deux dimensions interdépendantes dans la crise alimentaire mondial en cours, qui plonge des millions de personnes à travers le monde dans la famine et la privation chronique, une situation où des populations entierres n'ont plus les moyens d'acheter de la nourriture.
Tout d'abord, il y a un processus historique à long terme de politiques de réforme macroéconomiques et de restructuration économique mondiale, qui a contribué à baisser le niveau de vie partout dans le monde, autant dans les pays développés que dans les pays en développement.
Deuxièmement, ces conditions historiques préexistantes de pauvreté de masse ont été exacerbées et aggravées par la récente flambée des prix des céréales, qui a entraîné dans certains cas, le doublement du prix de détail des denrées alimentaires de base. Ces hausses de prix sont en grande partie le résultat de la spéculation boursière sur les denrées alimentaires de base.
La soudaine augmentation spéculative sur le prix des céréales
Les médias ont induit en erreur l'opinion publique sur les causes de ces hausses de prix, en se concentrant presque exclusivement sur la question des coûts de production, le climat et d'autres facteurs qui ont pour effet de réduire l'offre et qui pourraient contribuer à gonfler les prix des aliments de base. Bien que ces facteurs puissent entrer en jeu, ils ne peuvent expliquer à eux seuls l'impressionnante et spectaculaire hausse des prix des produits de base.
L'escalade des prix des produits alimentaires est en grande partie le résultat d'une manipulation du marché. Elle est en grande partie attribuable à la spéculation boursière sur les marchés des matières premières. Les prix des céréales sont artificiellement gonflés par la spéculation à grande échelle sur les opérations des marchés boursiers de New York et de Chicago. Il est intéressant de noter qu'en 2007, le Chicago Board of Trade (CBOT), a fusionné avec le Chicago Mercantile Exchange, formant la plus importante entité au monde traitant dans le commerce des produits de base et comptant un large éventail d'instruments spéculatifs (les options, les options sur contrat à terme, les fonds indiciels, etc.).
Des transactions spéculatives sur le blé, le riz ou le maïs, peuvent se produire sans qu'il y ait de transactions réelles de ces produits.
Les institutions, qui actuellement spéculent sur le marché des céréales, ne sont pas nécessairement impliquées dans la vente ou la livraison des grains. Les transactions peuvent se faire par fonds indiciels qui permettent de parier sur la hausse ou la baisse en général de la variation des prix des marchandises.
Une "option de vente" est un pari que les prix vont baisser, une "option d'achat" est un pari que les prix vont augmenter. Grâce à la manipulation concertée, les opérateurs institutionnels et les institutions financières font augmenter les prix. Ils placent alors leurs paris sur la hausse du prix d'un produit en particulier. La spéculation génère la volatilité du marché. À son tour, l'instabilité qui en résulte encourage la poursuite de l'activité spéculative.
Les bénéfices sont réalisés lorsque le prix monte. En revanche, si le spéculateur est un short-selling (1), le bénéfice sera réalisé lorsque le prix diminuera.
Cette récente flambée spéculative des prix des denrées alimentaires a engendré un processus mondial de création de la famine à une échelle sans précédent.
Ces opérations spéculatives ne devraient pas pouvoir engendrer délibérément la famine. Ce qui cause la famine est l'absence de procédures réglementaires relatives au commerce spéculatif (les options, les options sur contrat à terme, les fonds indiciels). Dans le contexte actuel, un gel des transactions spéculatives sur les produits alimentaires de base, décrété par décision politique, contribuerait immédiatement à faire baisser les prix des produits alimentaires.
Rien n'empêche que ces opérations soient neutralisées et désamorcées par un ensemble soigneusement élaboré de mesures réglementaires.
Visiblement, ce n'est pas ce qui est proposé par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI).
Le rôle du FMI et de la Banque mondiale
La Banque mondiale et le FMI ont présenté un plan d'urgence, afin d'accroître l'agriculture en réponse à la "crise alimentaire." Cependant, les causes de cette crise ne sont pas prises en compte.
Robert B. Zoellick, le président de la Banque mondiale décrit cette initiative comme un "new deal," un plan d'action "pour un accroissement à long terme de la production agricole," qui consiste entre autres à doubler les prêts agricoles pour les agriculteurs africains.
"Nous devons dépenser notre argent en fonction des besoins réels.» (We have to put our money where our mouth is now so we can put food into hungry mouths) (Robert Zoellick, président de la Banque mondiale, BBC, 2 mai 2008)
La "médecine économique" du FMI et de la Banque mondiale n'est pas la "solution," elle est plutôt en grande partie la "cause" de la famine dans les pays en développement. Plus le FMI et la Banque mondiale prêtent "pour accroître l'agriculture" et plus ils augmenteront les niveaux d'endettement.
La "politique de prêts" de la Banque mondiale consiste à accorder des prêts à la condition que les pays se conforment à l'agenda politique néolibérale qui, depuis le début des années 1980, a été propice à l'effondrement de l'agriculture alimentaire locale.
La "stabilisation macro-économique" et les programmes d'ajustement structurel imposés par le FMI et la Banque mondiale aux pays en développement (comme condition de renégociation de leur dette extérieure) ont conduit à l'appauvrissement de centaines de millions de personnes.
Les dures réalités économiques et sociales derrières les interventions du FMI sont les causes de l'augmentation démesurée des prix des produits alimentaires, des famine au niveau local, des licenciements massifs de travailleurs urbains et de fonctionnaires et de la destruction des programmes sociaux. Le pouvoir d'achat interne s'est effondré, les cliniques de santé contre la famine et les écoles ont été fermées, des centaines de millions d'enfants ont été privés du droit à l'enseignement primaire.
La déréglementation des marchés céréaliers
Depuis les années 1980, les marchés céréaliers ont été déréglementés sous la supervision de la Banque mondiale et des surplus céréaliers des États-Unis et de l'Union européenne ont systématiquement été utilisés pour détruire la paysannerie et pour déstabiliser l'agriculture alimentaire nationale. À cet égard, les prêts de la Banque mondiale exigent la levée des barrières commerciales sur les importations de produits agricoles de base, conduisant au dumping des surplus céréaliers des États-Unis et de l'Union européenne sur le marché local. Ces mesures, ainsi ques d'autres mesures, ont mené les producteurs agricoles locaux à la faillite.
Un "marché céréalier libre", imposé par le FMI et la Banque mondiale, détruit l'économie paysanne et affaibli la "sécurité alimentaire." Le Malawi et le Zimbabwe étaient auparavant des pays prospères en excédent céréalier, le Rwanda était pratiquement autosuffisant en matière alimentaire jusqu'à 1990, date à laquelle le FMI a ordonné le dumping des excédents céréaliers de l'Union européenne et des États-Unis sur le marché intérieur, précipitant ainsi les petits agriculteurs en faillite. En 1991-1992, la famine a frappé le Kenya, un pays qui connaissait un succès pour ses surplus céréaliers. Le gouvernement de Nairobi avait précédemment été mis sur une liste noire pour ne pas avoir obéi à des recommandations du FMI. La déréglementation du marché des céréales a été exigée comme une des conditions pour le rééchelonnement de la dette extérieure de Nairobi avec les créanciers officiels du Club de Paris. (Livre de Michel Chossudovsky, Mondialisation de la pauvreté et le nouvel ordre mondial)
Dans toute l'Afrique, ainsi qu'en Asie du Sud-est et en Amérique latine, le modèle des "ajustements structurels" dans l'agriculture sous la tutelle des institutions de Bretton Woods a servi de manière sans équivoque à la disparition de la sécurité alimentaire. La dépendance vis-à-vis du marché mondial a été renforcée, entraînant une augmentation des importations de céréales commerciales, ainsi qu'une augmentation de l'afflux "d'aide alimentaire."
Les producteurs agricoles ont été encouragés à abandonner l'agriculture alimentaire et à se convertir dans des cultures de "haute valeur" à des fins d'exportation, souvent au détriment de l'autosuffisance alimentaire. Les produits de grande valeur ainsi que les cultures à des fins d'exportation ont été soutenus par des prêts de la Banque mondiale.
Les famines à l'ère de la mondialisation sont le résultat de ces politiques. La famine n'est pas la conséquence d'un manque de nourriture, c'est en fait tout le contraire: les surplus alimentaires mondiaux sont utilisés pour déstabiliser la production agricole dans les pays en développement.
Strictement réglementée et contrôlée par l'industrie agroalimentaire internationale, cette offre excédentaire est finalement propice à la stagnation de la production et de la consommation des produits alimentaires de base essentiels et à l'appauvrissement des agriculteurs dans le monde. En outre, en cette époque de mondialisation, les programmes d'ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale ont un lien direct sur le processus de développement de la famine, car ils affaiblissent systématiquement toutes les catégories d'activités économiques urbaines ou rurales, qui ne servent pas directement les intérêts du marché mondial.
Les revenus des agriculteurs dans les pays riches et dans les pays pauvres sont réduits par une poignée d'industriels du secteur de l'agroalimentaire mondial qui en même temps contrôlent les marchés des céréales, les intrants agricoles, les semences et la transformation des aliments. La géante société Cargill Inc avec plus de 140 filiales et sociétés affiliées à travers le monde contrôle une part importante du commerce international des céréales. Depuis les années 1950, Cargill est devenue le principal contractant pour "l'aide alimentaire" des États-Unis financée par la Loi Publique 480 (1954).
L'agriculture mondiale a pour la première fois de l'histoire, la capacité de satisfaire les besoins alimentaires de toute la planète, mais la nature même du marché mondial de ce système ne permet pas que ça se réalise. La capacité de produire de la nourriture est immense, mais les niveaux de consommation alimentaire restent extrêmement faibles, car une grande partie de la population mondiale vit dans des conditions d'extrême pauvreté et de privation. En outre, le processus de "modernisation" de l'agriculture a conduit à la dépossession des paysans et à l'augmentation du niveau de dégradation des terres et de l'environnement. Autrement dit, les forces mêmes qui encouragent la production alimentaire mondiale à se développer favorisent également une diminution du niveau de vie et une baisse de la demande de nourriture.
Le traitement choc du FMI
Historiquement, les escalades de prix des produits alimentaires au niveau du commerce en détail ont été déclenchées par la dévaluation des monnaies, qui ont toujours été le résultat invariable d'une situation hyper inflationniste. Par exemple, en août 1990 au Pérou, sur les ordres du FMI, du jour au lendemain le prix du carburant a été multiplié par 30 et le prix du pain a été multiplié par 12 : "Partout dans le tiers-monde, la situation est celle du désespoir social et de la désolation d'une population appauvrie par l'interaction des forces du marché. Les émeutes contre les programes d'ajustement structurel et les soulèvements populaires sont sauvagement réprimées: À Caracas, en 1989, le président Carlos Andres Perez qui après avoir dénoncé avec éloquence le FMI d'exercer "un totalitarisme économique qui ne tue pas par des balles mais par la famine", a déclaré un état d'urgence et a régulièrement envoyé des unités d'infanterie et des commandos de la marine dans les quartiers pauvres (barrios de ranchos) sur les collines surplombant la capitale. Les émeutes anti-FMI de Caracas ont été déclenchées à la suite d'une augmentation de 200 % du prix du pain. Hommes, femmes et enfants ont essuyé des tirs sans discernement: "Il a été rapporté que la morgue de Caracas comptait jusqu'à 200 cadavres de personnes tuées dans les trois premiers jours ... et elle a avisé qu'elle était à court de cercueils. Officieusement plus d'un millier de personnes ont été tuées. Tunis, en janvier 1984: les émeutes du pain instiguées en grande partie par de jeunes chômeurs pour protester contre la hausse des prix alimentaires. Au Nigeria en 1989: les émeutes des étudiants contre les programmes d'ajustement structurel ont entraîné la fermeture de six universités du pays par les Forces armées. Au Maroc, en 1990: une grève générale et un soulèvement populaire contre les réformes du gouvernement parrainées par le FMI." (Michel Chossudovsky, op cit.)
Les semences génétiquement modifiées
Coïncidant avec la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995, un autre important changement historique a eu lieu dans la structure de l'agriculture mondiale.
Dans le cadre du contrat de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)), les géants de l'agroalimentaire ont une entière liberté d'entrer dans les marchés céréaliers des pays en développement. L'acquisition de "droits de propriété intellectuelle" exclusifs sur les variétés végétales par des intérêts agroindustriels favorise aussi la destruction de la biodiversité.
Agissant au nom d'une poignée de conglomérats de biotechnologie, des semences OGM ont été imposées aux agriculteurs, souvent dans le cadre de «programmes d'aide alimentaire." Par exemple, en Éthiopie des trousses de semences OGM ont été remis aux agriculteurs pauvres afin de rétablir la production agricole à la suite d'une grande sécheresse. Les semences OGM ont été plantées, donnant une seule récolte. Mais après, les agriculteurs ont réalisé que les semences OGM ne pourraient pas être replantées sans payer de redevances à Monsanto, Arch Daniel Midland et al. Ensuite, les agriculteurs ont découvert que les graines ne pousseraient que s'ils utilisaient les intrants agricoles soit, les engrais, les insecticides et les herbicides qui sont produits et distribués par les entreprises agroalimentaires de biotechnologie. Toute l'économie paysanne est dorénavant enfermée entre les mains des conglomérats de l'agro-industrie.
Avec l'adoption généralisée de semences OGM, une transition majeure a eu lieu dans la structure et dans l'histoire de l'agriculture depuis sa création il y a 10,000 ans.
La reproduction de semences au niveau des villages et chez les producteurs de semences a été perturbée par l'utilisation de semences génétiquement modifiées. Le cycle agricole, qui permet aux agriculteurs de stocker leurs semences biologiques et de les semer pour en tirer la prochaine récolte a été brisé. Ce concept destructeur, produisant invariablement la famine, est reproduit partout, pays après pays, conduisant à la disparition de l'économie paysanne mondiale.
Michel Chossudovsky est l'auteur du best-seller international The Globalization of Poverty (titre français: "La mondialisation de la pauvreté», éd. Écosociété) qui a été publié en 11 langues. Il est professeur d'économie à l'Université d'Ottawa, Canada, et directeur du Centre de recherche sur la mondialisation. Il collabore également à l'Encyclopaedia Britannica. Son dernier ouvrage est intitulé America`s War on terrorism, 2005. Il est l'auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre (http://www.ecosociete.org/t065.php) et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial). Source : www.mondialisation.ca
Dollar devaluation by FED is largely to blame for exponential oil price increase
An excellent article by Paul Van Eeden explaining the real
background to rising oil prices and who is to blame.
The Road to $200 Oil - By Paul Van Eeden of www.paulvaneeden.com
When the crash dummies up on Capitol Hill see crude oil at $130 a
barrel, they cry "Manipulation!" and start looking around for someone
to blame. The funny thing is; they're right. Manipulation is causing
the oil price to soar...manipulation of the U.S. dollar. As for
finding someone to blame, well, taking a stroll over to the Federal
Reserve building might be a good place to start.
By increasing the supply of dollars the government devalues every
dollar in existence by an equivalent amount. The impact of this
inflation is not uniform through the economy or markets but, with
time, it does filter through to everything. If we look at the price
of oil in US dollars and simultaneously look at the inflation of the
dollar we can see that oil has in fact not gone up in value at all -
it is the dollar that has declined in value. So the manipulation is
clearly evident, but it is not the supply of oil that is being
manipulated, but the supply of dollars, to decrease the dollar's
value on the assumption that that would stimulate spending and
economic activity. That is the cause of the rise in the oil price.
If we look at the exchange rate of the US dollar against the euro,
and the twelve currencies that comprise the euro before its launch,
we see that in January 1970 it took 1.151 "euros" to buy a dollar.
Today it takes 0.644 euros to buy a dollar. For the sake of
simplicity let's use the euro-dollar exchange rate as a benchmark for
the dollar's devaluation on foreign exchange markets. From this
exchange rate we can see that the oil price would have been 44% lower
today were it not for the decline of the US dollar exchange rate.
That would make the oil price, not $120 a barrel, but only $67 a
barrel. In other words, the oil price is approximately 80% higher
today than it would have been if the government was not so hell-bent
on destroying the dollar.
For those who cannot fathom that it's as simple as this, or that
inflation of the money supply directly affects the value of the
dollar, consider these words from Ben Bernanke, the current Chairman
of the Board of Governors of the Federal Reserve Bank of the United
States, in a speech he made on November 21, 2002 before the National
Economists Club in Washington, D.C.: "Like gold, U.S. dollars have
value only to the extent that they are strictly limited in supply.
But the U.S. government has a technology, called a printing press
(or, today, its electronic equivalent), that allows it to produce as
many U.S. dollars as it wishes at essentially no cost. By increasing
the number of U.S. dollars in circulation, or even by credibly
threatening to do so, the U.S. government can also reduce the value
of a dollar in terms of goods and services, which is equivalent to
raising the prices in dollars of those goods and services."
Aside from the fact that the assumption that inflation can create
economic activity is entirely false, the idea that OPEC is somehow to
blame for the rise in the oil price is absurd. Look at the chart
below that shows the oil price in US dollars and the increase in the
supply of dollars as measured by M3. We see that the oil price is
trying desperately to catch up with the dollar's inflation. In fact,
if anything, oil companies and oil producers have been subsid izing
American gasoline consumers for the past 22 years!
The manipulation is clearly in the dollar. By rapidly increasing the
money supply and thereby decreasing the value of the dollar, the
government is directly and solely responsible for the increase in the
oil price.
Friday, May 30, 2008
conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad)
Nouvelle ruée pour le partage des resources de l'Afrique...
29 mai 2008 - AFP
Les dirigeants africains ont déclaré jeudi qu'ils avaient besoin d'investissements et pas de charité, au deuxième jour d'un sommet sur le développement en Afrique où le Japon a promis de doubler son commerce avec le continent.
"Le risque de marginalisation de l'Afrique a presque disparu", a souligné le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, devant les représentants de 52 pays africains qui participent depuis mercredi à la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad), à Yokohama, près de Tokyo.
L'Afrique a connu en 2007 une croissance moyenne soutenue de 5,7%, même si des analystes notent qu'elle s'est concentrée dans les pays dotés de ressources naturelles.
"Notre coopération avec l'Asie ne vise pas en priorité à demander de l'aide, à faire du commerce ou à obtenir des investissements à court terme", a expliqué M. Zenawi.
Il a affirmé que l'Afrique cherchait "un partenariat avec l'Asie pour promouvoir une prospérité commune à long terme, avec progrès technologique et industrialisation pour notre continent".
Le président rwandais Paul Kagame a souligné pour sa part que les pays très endettés comme le sien étaient pris dans "un cercle vicieux", car ils ne pouvaient obtenir de prêts pour investir.
"Pour stimuler le commerce, l'investissement et l'intégration régionale, réduire la dépendance vis-à-vis de l'aide en exportant davantage, nous devons investir dans les infrastructures, l'énergie, le capital humain", a-t-il énuméré.
M. Kagame a rappelé que le commerce inter-africain ne représentait que 2% du commerce mondial, faisant du continent un marché à conquérir.
"Il est très clair que l'Afrique va fournir les meilleurs retours sur investissement", a-t-il ajouté.
Le commissaire européen au Développement, Louis Michel, a admis dans une interview que "la politique caritative n'avait pas réussi".
Il faut désormais "avoir une attitude économique" avec les Africains en les aidant "à tirer profit au maximum pour leur développement des avantages d'une mondialisation domestiquée", a-t-il conseillé.
Le Premier ministre japonais Yasuo Fukuda a annoncé mercredi la création d'un fonds de soutien pour les entreprises japonaises voulant investir en Afrique, à hauteur de 1,6 milliard d'euros sur cinq ans.
Le gouvernement s'inquiète de la forte présence des entreprises chinoises sur le continent, qui assure à Pékin un approvisionnement en matières premières dont le Japon a lui aussi besoin.
Le ministre du Commerce Akira Amari espère que les investissements des entreprises japonaises vont doubler d'ici cinq ans.
Il a expliqué que les investissements devraient concerner surtout des "infrastructures lourdes", comme la fabrication de routes, de ports, de voies de chemin de fer, mais aussi des projets destinés à améliorer la sécurité des populations.
Dans son discours d'ouverture, M. Fukuda a aussi annoncé un doublement de l'aide publique au développement (APD) du Japon à l'Afrique et un soutien au continent pour qu'il multiplie par deux sa production de riz d'ici dix ans.
La directrice de l'Agence japonaise pour la coopération internationale (Jica), Sadako Ogata, a estimé que l'Afrique avait besoin de l'aide et des investissements.
"Le Japon pourrait bénéficier du développement de l'Afrique, c'est un investissement à long terme", a-t-elle dit.
A peine 1,5% de l'ensemble des investissements privés japonais en 2007 sont allés vers l'Afrique.
Monday, May 26, 2008
The Dawn of Aquarius ( movie )
" It has become appalingly obvious that our technology
has exceeded our humanity... MORALITY is of the
highest importance, but for us, not for God."
Albert Einstein
" Our scientific power has outrun our spiritual power;
we have guided missiles and misguided men...; if we are
to go forward, we must go back and rediscover those
precious values: that all reality hinges on MORAL
foundations and that all reality has spiritual
control...The Moral arc of the universe bends at the
elbow of justice."
Martin Luther King
" MORALITY is the basis of all things and
Truth is the substance of all morality."
Mahatma Gandhi
Saturday, May 24, 2008
The US Federal Reserve Bank: Enslaving, robbing and impoverishing the world since 1913...(video)
Money is a new form of slavery, and distinguishable from the old simply by the fact that it is impersonal; there is no human relationship between masters and slaves. Leo Tolstoy
Echec de l'Association des Pays Producteurs de Café (ACPC)
Le cartel du café ferme ses portes
L’Association des pays producteurs de café (ACPC), qui rassemble 17 membres africains sur 28, arrête ses activités en janvier 2002. Elle a échoué à contrôler les prix des cours mondiaux mais espère refaire surface un jour.
mardi 23 octobre 2001
L’Association des pays producteurs de café (ACPC)vient d’annoncer sa fermeture officielle pour janvier 2002. Ce cartel du café, dont les 28 membres produisent 70% de l’offre mondiale, fermera ses portes après avoir échoué dans sa mission : contrôler les prix des cours internationaux du café.
Le secrétaire général de l’Association, Roberio Silva a déclaré que la faiblesse de ces prix internationaux avaient empêché de nombreux pays membres - notamment africains - de payer à l’ACPC les cotisations qui lui permettent d’exister. De plus, il a souligné que les pays n’ont pas réussi à se soumettre aux niveaux de production recommandés par le cartel. Ce qui est , selon lui, une autre raison de mettre la clé sous la porte.
Plan de rétention
L’Association, qui siège à Londres, a été créée il y a huit ans pour contrôler et réguler le prix du café en ajustant la production. Mais le cartel s’est révélé impuissant à stopper la chute vertigineuse du prix des cours de café.
Roberio Silva a expliqué que l’Association reprendrait ses opérations lorsque les pays membres pourront à nouveau payer leurs cotisations. " Nous arrêtons nos activités à cause de la crise actuelle mais elle ne s’éternisera pas. C’est la nature cyclique du marché qui veut ça ". Cette année, le record devrait être atteint avec 118 millions de sacs de café produits (de 60 kg chacun), soit une surproduction de 10% par rapport à la demande. En juillet 2000, l’ACPC avait demandé à ces membres de réduire leurs exportations de 20% dans le cadre d’un " plan de rétention ", afin de faire augmenter le prix des cours.
" Malgré les efforts fournis par certains pays afin d’appliquer le plan et les effets positifs que celui-ci a eu lors des premiers mois de l’opération, les prix n’ont pas réagi comme nous l’attendions ", déclarait l’Association en septembre dernier. Le plan a été abandonné le 1er octobre dernier.
Malgré la fermeture des bureaux londoniens de l’ACPC, le contrat qui lie les pays membres continuera d’exister, permettant au cartel de redémarrer lorsque la situation le permettra.
Les pays africains membres de l’Association des pays producteurs de café : Angola, Burundi, Cameroun, République Centrafricaine, Congo, Côte d’Ivoire, République Démocratique du Congo, Ethiopie, Gabon, Ghana, Kenya, Madagascar, Nigeria, Rwanda, Tanzanie, Togo, Ouganda.
L’Association des pays producteurs de café (ACPC), qui rassemble 17 membres africains sur 28, arrête ses activités en janvier 2002. Elle a échoué à contrôler les prix des cours mondiaux mais espère refaire surface un jour.
mardi 23 octobre 2001
L’Association des pays producteurs de café (ACPC)vient d’annoncer sa fermeture officielle pour janvier 2002. Ce cartel du café, dont les 28 membres produisent 70% de l’offre mondiale, fermera ses portes après avoir échoué dans sa mission : contrôler les prix des cours internationaux du café.
Le secrétaire général de l’Association, Roberio Silva a déclaré que la faiblesse de ces prix internationaux avaient empêché de nombreux pays membres - notamment africains - de payer à l’ACPC les cotisations qui lui permettent d’exister. De plus, il a souligné que les pays n’ont pas réussi à se soumettre aux niveaux de production recommandés par le cartel. Ce qui est , selon lui, une autre raison de mettre la clé sous la porte.
Plan de rétention
L’Association, qui siège à Londres, a été créée il y a huit ans pour contrôler et réguler le prix du café en ajustant la production. Mais le cartel s’est révélé impuissant à stopper la chute vertigineuse du prix des cours de café.
Roberio Silva a expliqué que l’Association reprendrait ses opérations lorsque les pays membres pourront à nouveau payer leurs cotisations. " Nous arrêtons nos activités à cause de la crise actuelle mais elle ne s’éternisera pas. C’est la nature cyclique du marché qui veut ça ". Cette année, le record devrait être atteint avec 118 millions de sacs de café produits (de 60 kg chacun), soit une surproduction de 10% par rapport à la demande. En juillet 2000, l’ACPC avait demandé à ces membres de réduire leurs exportations de 20% dans le cadre d’un " plan de rétention ", afin de faire augmenter le prix des cours.
" Malgré les efforts fournis par certains pays afin d’appliquer le plan et les effets positifs que celui-ci a eu lors des premiers mois de l’opération, les prix n’ont pas réagi comme nous l’attendions ", déclarait l’Association en septembre dernier. Le plan a été abandonné le 1er octobre dernier.
Malgré la fermeture des bureaux londoniens de l’ACPC, le contrat qui lie les pays membres continuera d’exister, permettant au cartel de redémarrer lorsque la situation le permettra.
Les pays africains membres de l’Association des pays producteurs de café : Angola, Burundi, Cameroun, République Centrafricaine, Congo, Côte d’Ivoire, République Démocratique du Congo, Ethiopie, Gabon, Ghana, Kenya, Madagascar, Nigeria, Rwanda, Tanzanie, Togo, Ouganda.
Libellés :
association of coffee producing countries
Collapse of the Association of Coffee Producing Countries
Coffee price slump puts producers on the spot
John Madeley
The Guardian, Thursday February 22 2001 Article history
An international plan by coffee-producing countries to hold back 20% of exports seems to have done nothing to persuade coffee traders that world prices could soon be back on the boil.
The prices of the best coffee bean, arabica, halved on world markets in the year to January, from 126 US cents to 63 cents a pound, slipping to 59.80 cents last week, the lowest for a generation. Robusta beans, used for blended and instant coffees, have fared much the same and now stand at around 30 cents.
Last October members of the Association of Coffee Producing Countries (ACPC) agreed to retain a fifth of exports in order to raise prices, which they say are too low to provide an economic return. Vietnam, the world's second-largest producer,has backed the plan and will hold back 2.5m 60kg bags - the standard measure for coffee and amounting to 150,000 tonnes - from the market.
In real terms world coffee prices are less than a quarter of 1970 levels. Vietnam's emergence as a major producer, accounting for a tenth of global output, is a chief factor behind a rise in world production and a slump in prices. The fall has been catastrophic for countries such as Ethiopia and Uganda, which rely on coffee for foreign exchange earnings.
After an ACPC meeting in London in January, the association's secretary-general, Roberio Silva, predicted that the retention plan would raise prices "within a month". Brazil, the largest producer, accounting for more than a quarter of world output, has so far retained 2.2m 60kg bags, more than 10% of its exports last year, Colombia 600,000 bags and Mexico 90,000 bags.
Yet, despite the mushrooming of coffee bars in the high streets of Western countries, supply still exceeds demand. The International Coffee Organisation estimates that production in 2000-2001 will be 113m bags, of which nearly 11m will remain unsold. A total of 88.5m bags were exported in 2000, and the retention by the producers of 20% of that - 18m bags - means demand should run ahead of supply, swinging the price back in the producers' favour.
This happened in the mid-70s, when frost in Brazil and disruptions to supplies from other countries reduced world output by a quarter. The price more than tripled as a result. A cutback of 20% could be expected to at least double the world price.
But the retention plan requires discipline from producers. Holding back exports leaves unsold coffee in producing countries, which growers may be tempted to dispose of in "back door" deals at low prices rather than see it rot. Burning the surpluses is one option. The other is for producers to cut acreages. But production quotas would be even more difficult to enforce than export quotas.
The low prices are, however, likely to mean "natural" cutbacks in output. Mexico, which last year harvested 6.3m bags, is this year expected to produce only 3.5m as growers find the crop uneconomic.
The tragedy for most of the 10m people who grow coffee is that, although higher world prices will benefit the ACPC, on the ground they could make little difference. Most coffee is traded down a line of dealers before export and can change hands 150 times. The growers' returns will stay meagre. A period of low prices in the early 90s left many destitute.
But around half a million coffee growers are now receiving more than three times the world price in an alternative market. They are those who formed farmers' organisations to sell directly to coffee roasting companies awarded the "Fairtrade Mark". The companies must pay a price that gives growers a guaranteed return, including a premium for social investment. Sales of Fairtrade coffee in the UK are booming - they rose by an average 47% a year between 1994 and 1999.
Fairtrade roasters such as Edinburgh-based Café Direct, which buys from 17 farmers' organisations in nine countries, pay arabica growers 126 cents a pound and robusta growers 106 cents, whatever the world price.
Although the world price has halved in the past year, there has been little change in shop prices. "The price of the beans is a very small part of the cost of a jar of coffee," said a Nestlé spokesman. That so much is spent on packaging, marketing and distribution can be of little comfort to those at either end of the chain. The Observer
John Madeley
The Guardian, Thursday February 22 2001 Article history
An international plan by coffee-producing countries to hold back 20% of exports seems to have done nothing to persuade coffee traders that world prices could soon be back on the boil.
The prices of the best coffee bean, arabica, halved on world markets in the year to January, from 126 US cents to 63 cents a pound, slipping to 59.80 cents last week, the lowest for a generation. Robusta beans, used for blended and instant coffees, have fared much the same and now stand at around 30 cents.
Last October members of the Association of Coffee Producing Countries (ACPC) agreed to retain a fifth of exports in order to raise prices, which they say are too low to provide an economic return. Vietnam, the world's second-largest producer,has backed the plan and will hold back 2.5m 60kg bags - the standard measure for coffee and amounting to 150,000 tonnes - from the market.
In real terms world coffee prices are less than a quarter of 1970 levels. Vietnam's emergence as a major producer, accounting for a tenth of global output, is a chief factor behind a rise in world production and a slump in prices. The fall has been catastrophic for countries such as Ethiopia and Uganda, which rely on coffee for foreign exchange earnings.
After an ACPC meeting in London in January, the association's secretary-general, Roberio Silva, predicted that the retention plan would raise prices "within a month". Brazil, the largest producer, accounting for more than a quarter of world output, has so far retained 2.2m 60kg bags, more than 10% of its exports last year, Colombia 600,000 bags and Mexico 90,000 bags.
Yet, despite the mushrooming of coffee bars in the high streets of Western countries, supply still exceeds demand. The International Coffee Organisation estimates that production in 2000-2001 will be 113m bags, of which nearly 11m will remain unsold. A total of 88.5m bags were exported in 2000, and the retention by the producers of 20% of that - 18m bags - means demand should run ahead of supply, swinging the price back in the producers' favour.
This happened in the mid-70s, when frost in Brazil and disruptions to supplies from other countries reduced world output by a quarter. The price more than tripled as a result. A cutback of 20% could be expected to at least double the world price.
But the retention plan requires discipline from producers. Holding back exports leaves unsold coffee in producing countries, which growers may be tempted to dispose of in "back door" deals at low prices rather than see it rot. Burning the surpluses is one option. The other is for producers to cut acreages. But production quotas would be even more difficult to enforce than export quotas.
The low prices are, however, likely to mean "natural" cutbacks in output. Mexico, which last year harvested 6.3m bags, is this year expected to produce only 3.5m as growers find the crop uneconomic.
The tragedy for most of the 10m people who grow coffee is that, although higher world prices will benefit the ACPC, on the ground they could make little difference. Most coffee is traded down a line of dealers before export and can change hands 150 times. The growers' returns will stay meagre. A period of low prices in the early 90s left many destitute.
But around half a million coffee growers are now receiving more than three times the world price in an alternative market. They are those who formed farmers' organisations to sell directly to coffee roasting companies awarded the "Fairtrade Mark". The companies must pay a price that gives growers a guaranteed return, including a premium for social investment. Sales of Fairtrade coffee in the UK are booming - they rose by an average 47% a year between 1994 and 1999.
Fairtrade roasters such as Edinburgh-based Café Direct, which buys from 17 farmers' organisations in nine countries, pay arabica growers 126 cents a pound and robusta growers 106 cents, whatever the world price.
Although the world price has halved in the past year, there has been little change in shop prices. "The price of the beans is a very small part of the cost of a jar of coffee," said a Nestlé spokesman. That so much is spent on packaging, marketing and distribution can be of little comfort to those at either end of the chain. The Observer
Libellés :
association of coffee producing countries
The Collapse of the Association of Coffee Producers' Countries
Coffee cartel shuts up shop
Friday, 19 October, 2001, 16:09 GMT 17:09 UK
source: http://news.bbc.co.uk/1/hi/business/1608356.stm
The coffee bean cartel, the Association of Coffee Producing Countries, whose members produce 70% of the global supply, will shut down in January after failing to control international prices.
Association general secretary Roberio Silva told BBC News Online that weak international coffee prices had made it impossible for many member countries, especially in Africa, to pay the fees which allow it to operate.
ACPC members
Angola
Brazil
Colombia
Costa Rica
Ivory Coast
DR Congo
El Salvador
India
Indonesia
Kenya
Tanzania
Togo
Uganda
Venezuela
Mr Silva also said the failure of member countries to comply with the cartel's production levels was a reason for the closure.
Coffee prices fell to a 30-year low on Monday as above-average rainfall in Brazil, the group's largest grower, fuelled speculation of a bumper crop.
The association was set up in London eight years ago to control the price of coffee by adjusting supply, in much the same was as the Organisation of Petroleum Exporting Countries (Opec) controls the price of crude oil.
Bottoming out?
But the cartel has seemed powerless to stop the rapid fall of coffee bean prices.
Mr Silva stressed that the London-based organisation would resume operations once members could pay their dues again.
"We are closing down the activities because of the current crisis, but we do not expect the crisis to last for a long, long time," said Mr Silva, explaining the cyclical nature of the market.
While it may seem that prices would fall further by abandoning the cartel, Mr Silva says the market is likely to turn itself around in a couple of years time.
When prices fall below a certain level, the countries will stop producing.
And in time, this will then push prices back up.
"The market is close to its bottom," said Mr Silva.
Bean glut
The supply of coffee, which is currently growing at 3.6% per year, is outstripping demand, which is rising at just 1.5%.
The industry is expected to produce a record 118 million bags of coffee, each weighing 60 kilogrammes, representing an oversupply of about 10%.
Production is rising rapidly because countries such as Vietnam, which entered the market only recently, are expanding their coffee plantations rapidly while staying outside the cartel.
Last month the association abandoned attempts to boost coffee prices by asking its members to withhold 20% under a "retention plan".
"Despite efforts made by some member countries in implementing the Retention Plan and the positive effects achieved in the first months of operation, prices have not reacted as expected," the association said in a statement in September.
When the major producing countries discovered that other producing countries were not withholding their quota, they no longer wanted to comply, explained Mr Silva.
While the office will be closing down in January, the political agreement between member countries will continue to exist, enabling the cartel to be re-started at some point in the future.
Friday, 19 October, 2001, 16:09 GMT 17:09 UK
source: http://news.bbc.co.uk/1/hi/business/1608356.stm
The coffee bean cartel, the Association of Coffee Producing Countries, whose members produce 70% of the global supply, will shut down in January after failing to control international prices.
Association general secretary Roberio Silva told BBC News Online that weak international coffee prices had made it impossible for many member countries, especially in Africa, to pay the fees which allow it to operate.
ACPC members
Angola
Brazil
Colombia
Costa Rica
Ivory Coast
DR Congo
El Salvador
India
Indonesia
Kenya
Tanzania
Togo
Uganda
Venezuela
Mr Silva also said the failure of member countries to comply with the cartel's production levels was a reason for the closure.
Coffee prices fell to a 30-year low on Monday as above-average rainfall in Brazil, the group's largest grower, fuelled speculation of a bumper crop.
The association was set up in London eight years ago to control the price of coffee by adjusting supply, in much the same was as the Organisation of Petroleum Exporting Countries (Opec) controls the price of crude oil.
Bottoming out?
But the cartel has seemed powerless to stop the rapid fall of coffee bean prices.
Mr Silva stressed that the London-based organisation would resume operations once members could pay their dues again.
"We are closing down the activities because of the current crisis, but we do not expect the crisis to last for a long, long time," said Mr Silva, explaining the cyclical nature of the market.
While it may seem that prices would fall further by abandoning the cartel, Mr Silva says the market is likely to turn itself around in a couple of years time.
When prices fall below a certain level, the countries will stop producing.
And in time, this will then push prices back up.
"The market is close to its bottom," said Mr Silva.
Bean glut
The supply of coffee, which is currently growing at 3.6% per year, is outstripping demand, which is rising at just 1.5%.
The industry is expected to produce a record 118 million bags of coffee, each weighing 60 kilogrammes, representing an oversupply of about 10%.
Production is rising rapidly because countries such as Vietnam, which entered the market only recently, are expanding their coffee plantations rapidly while staying outside the cartel.
Last month the association abandoned attempts to boost coffee prices by asking its members to withhold 20% under a "retention plan".
"Despite efforts made by some member countries in implementing the Retention Plan and the positive effects achieved in the first months of operation, prices have not reacted as expected," the association said in a statement in September.
When the major producing countries discovered that other producing countries were not withholding their quota, they no longer wanted to comply, explained Mr Silva.
While the office will be closing down in January, the political agreement between member countries will continue to exist, enabling the cartel to be re-started at some point in the future.
Libellés :
association of coffee producing countries
Vietnam and the world coffee crisis: Local coffee riots in a global context
The Coffee Crisis
Focus on the Global South March 1/2004
Vietnam and the world coffee crisis: Local coffee riots in a global context
by Gerard Greenfield
On May 24, 2001, 14 young Mexican immigrants died in the Arizona desert while attempting to enter the US to find work. Of the 14 who died, six were bankrupted coffee farmers from the state of Veracruz. They were among an estimated 300,000 coffee farmers in Mexico who have been forced to leave their land in search of work. These deaths – directly linked to the collapse of world coffee prices – symbolise the desperation and sense of crisis faced by small coffee farmers and coffee plantation workers throughout the region, and the world.
In Nicaragua hundreds of unemployed coffee workers and their families began a different journey – marching from Matagalpa to Managua to protest the destruction of their livelihoods and to demand government support for small farmers. Nearly 400,000 families in Matagalpa are dependent on wages paid by 44,000 coffee growers. As the price of coffee continues to decline (down 64% in two years), these families face even greater poverty.
World coffee prices have fallen to their lowest level in 32 years. Before this price collapse coffee was the world's largest traded primary commodity after oil. An estimated 60 million people make their livelihood from coffee, and that livelihood – precarious and impoverished even in better times – is now under threat.
In El Salvador the drop in coffee prices, combined with the devastation caused by the January 2001 earthquake, left more than 30,000 coffee workers unemployed.
In East Timor income from coffee production fell by 35%, affecting 40,000 families who rely directly on coffee growing for their livelihood. In Indonesia the selling price for a kilogram of coffee beans fell to Rp.3,000/kg, more than the cost of production at Rp.4,000/kg. In coffee-growing regions such as Lampung, Sumatra, small farmers were plunged deeper into debt.
In southern India the price of robusta fell from Rs73.03 in 1998 to Rs30.24 per kg in 2001 – a drop of 58.6%. At the same time production costs rose from Rs45.98 to Rs66.75 per kg, more than double the current selling price.
In Guatemala coffee growers are also faced with bankruptcy as selling prices continue to fall below production costs. They have started selling low-grade coffee to burn as industrial fuel in the hope that it can fetch a higher price.
The burning of coffee occurred in a different context in Chiapas. On April 17, 2001, members of the indigenous coffee cooperative Maya Vinic burned part of their coffee crop in protest at the collapse in prices. Another instance of coffee burning took place in Vietnam a year earlier, in August 2000, when more than 150 ethnic Edeh in Dak Lak Province in the Central Highlands attacked a settlement of coffee farmers, destroyed houses and burned two hectares of coffee trees.
Despite the aggressive crackdown by the Vietnamese government, the protests escalated, and in February 2001 an estimated 4,000 ethnic Edeh and Gia Rai (Jarai) held protests in Pleiku, the capital of Gia Lai Province, while another 1,000 protested in Buon Ma Thuot, the capital of Dak Lak Province. They blockaded National Highway 14, setting up barricades on the roads 10 km outside Buon Ma Thuot. The protesters demanded the return of ancestral lands and an end to the coffee plantations that are destroying their forests. Despite the use of armed military troops and the arrest of 30 protest leaders, the the protests lasted nearly two weeks. This was the most serious rural uprising since the protest by 10,000 villagers in the northern province of Thai Binh in mid-1997.
The common thread underlying the coffee burning in Chiapas and Guatemala, and protests in Nicaragua and Vietnam is the impact of the global coffee crisis on small farmers, agricultural labourers and their communities. Within this is an even greater impact on indigenous peoples and their communities, as they respond to both the failure and 'success' of export-oriented coffee cultivation.
Vietnam has become a successful producer. In general, we consider it to be a huge success.
Don Mitchell, Economist, World Bank
Vietnam's rise
The bankruptcy of coffee farmers in Guatemala and Nicaragua, massive financial losses in the Honduras, El Salvador, East Timor and Indonesia, and even the deaths of Mexican immigrants in the Arizona desert have all been linked to Vietnam. The oversupply of coffee in the world market and the subsequent fall in prices is blamed on Vietnam's recent rise as a world coffee producer. The head of Vietnam's Coffee and Cocoa Association (VICOFA), Doan Trieu Nhan, recently quoted the president of the International Coffee Organisation (ICO) as stating that Vietnam is "the culprit of plummeting world coffee prices." (Thanh Nien, August 12, 2001).
Within a decade Vietnam has risen from an insignificant coffee producing country to be the second largest coffee exporter in the world, and the largest producer of robusta coffee beans.
In 1999 Vietnam surpassed Indonesia as the largest producer of robusta coffee and the third largest coffee producer in the world after Brazil and Columbia. By the end of the year 2000, Vietnam's coffee production surpassed that of Columbia, making it the second largest coffee producer after Brazil.
Most of this growth occurred in the last 5 years, with an expansion of harvested area from 155,000 hectares in 1995 to 550,000 hectares in 2001. Exports rose in this period from 4 million to 14 million bags (accounting for 12.3% of the world's 114 million bags). Only 4% of coffee grown is consumed domestically, with the rest exported. Due to the limited number of coffee processing plants all of the coffee exported is unprocessed. Existing plants, such as the state-run Bien Hoa Coffee Factory and Nestle Vietnam, are geared towards the domestic market and are operating well below capacity.
Coffee growing in Vietnam is concentrated in the Central Highland Provinces of Dak Lak, Lam Dong, Gia Lai and Kon Tum. There at least 470,000 hectares of land under coffee cultivation, accounting for 85% of Vietnam's total coffee harvest area. (Some estimates put the total coffee area in the Central Highlands at 514,000 hectares). Dak Lak has the largest area under cultivation, with 264,000 hectares.
These coffee plantations have their origins in the official resettlement of nearly one million ethnic Kinh people (the majority ethnic Vietnamese) to New Economic Zones in the Central Highlands. Since these provinces border Cambodia and Laos, the Vietnamese government actively promoted the migration of ethnic Kinh to ensure national security and protect against subversion by ethnic minorities. Members of indigenous groups (such as the Edeh and Gia Rai who rioted in February) now make up only 25% of the population of these provinces.
Even after official government resettlement ended, a 'free flow' of migrants into the Central Highlands continued, largely because of the promise of wealth in growing coffee. The coffee tree was now called the 'dollar tree.'
Since 1996 an estimated 400,000 people migrated to Dak Lak to benefit from the coffee boom. More than 120,000 hectares was burned and cleared to make way for new coffee plantations.
As the ancestral forests of the indigenous people were turned into coffee plantations, many joined the rush to plant the 'dollar tree', while others waged a campaign to protect their land.
The destruction of forests, rapid expansion of coffee cultivation, and intensive irrigation practices led to soil erosion and serious water shortages. Natural rivers and estuaries ran dry and underground water levels dropped. When drought struck in 1998, 200 reservoirs ran dry and underground water supplies were over-exploited. During the drought it was estimated that 90% of families in Dak Lak did not have access to sufficient water. As water prices rose by 25%, small farming families lost over 70,000 hectares of coffee trees.
Despite the drought coffee cultivation expanded and more and more small farmers borrowed money to plant coffee trees and buy fertiliser. Coffee traders began lending money to farmers in advance for the purchase of their crops – locking them into debt and mono-cropping.
An estimated 80% of coffee trees in the Central Highlands are owned by small-scale private farmers. On average farming households own only one to two hectares. The other 20% is owned by the subsidiaries of the state-owned Vietnam National Coffee Corporation (VINA CAFE).
Since 1994, coffee has been the second most important foreign exchange earner for Vietnam after rice. But in 2000, Vietnam's coffee export earnings fell to US$458 million, a fall of 18.8% compared to the previous year's earnings of US$564 million. In the period from January-September 2001, revenue declined by 30% compared to the previous year. In the Central Highlands coffee growers lost an estimated US$172 million from the 2000-2001 crop.
In early 2001, there were temporary price rises which encouraged small farmers to continue growing coffee despite signs of a long-term collapse in coffee prices. In January 2001, the per kilogram price of coffee rose by VND1,000 in Lam Dong and Dak Lak. But another price drop followed only three weeks later. In mid-February prices fell each day for 5 consecutive days. In response, coffee farmers started burning their trees. In Dak Lak alone over 10,000 hectares of coffee was cut down, burned or abandoned. At the same time official plans were announced to reduce total coffee output and raise prices by cutting down 150,000 to 180,000 hectares of coffee trees, including 70,000 hectares in Dak Lak and 40,000 hectares in Lam Dong (Thanh Nien, August 12, 2001).
The collapse of ACPC
The Vietnamese government's plans to destroy up to 180,000 hectares of coffee trees follows a series of failed attempts to reduce output and restore world prices.
On May 19, 2000, the Association of Coffee Producing Countries (ACPC) passed a resolution requiring its members to retain the equivalent of 20% of export volume. Created in 1993 under the leadership of Brazil, the ACPC comprised 14 member-states, and was designed to regulate world coffee prices in the same way that OPEC regulates oil prices. Significantly, Vietnam was not a member of the ACPC. The retention scheme launched by the ACPC in May 2000 was intended to reduce oversupply in the world market and raise coffee prices. Although Vietnam was not a member of the ACPC, the Vietnamese government announced plans to support the proposal and retain 20% of export volume, or 150,000 tonnes. The Government bought and stockpiled 60,000 tonnes at the end of 2000, then another 90,000 tonnes in early 2001. However, the Government released most of the stockpile within 6 months, causing a further drop in prices.
When the retention plans failed and global oversupply reached more than 10%, the ACPC passed a resolution on September 27, 2001, suspending the retention plan effective on October 1. The ACPC then ceased operations. Following the failure of the ACPC retention plan, new regional arrangements were sought, especially by Indonesia. In early December 2001, the Association of Indonesian Coffee Exporters (AEKI) announced that the world's three largest producers of robusta coffee – Indonesia, Vietnam and India – will meet in Hanoi in January 2002 to discuss joint action to limit exports and raise coffee prices.
Despite these attempts to establish a post-ACPC bloc of robusta producers to regulate prices, Indonesian coffee exporters played a role in the recent price collapse. In the 2000-2001 season, Indonesian exporters imported 500,000 bags of green coffee beans from Vietnam for re-export. Of this amount 200,000 bags were supplied to the domestic roasting industry then exported, while the other 300,000 bags were re-exported unprocessed. In April 2001, Indonesian coffee exporters again started importing cheaper green coffee beans from Vietnam in order to meet new orders for dried and roasted coffee at prices.
Every week the price falls sharply on the American market in New York. The price fluctuations affect us badly in Timor Lorosae because our coffee is sold on the American market.
Sisto Moniz Piedade, Operational Director, Cooperative Cafe Timor (CCT)
It's an excess of supply and not enough demand. Even so, the farmer survives. He will not become rich, but he will not starve. His level of poverty will be acceptable.
Celsius Lodder, Executive Director, International Coffee Organization (ICO)
Global-local linkages
While Vietnam's failure to reduce export levels contributed to the collapse of the ACPC, there is a more important political and economic global-local dynamic involved. This dynamic is based on several factors, including:
1. The impact of international financial markets
2. The role of TNCs which dominate the global coffee industry
3. The power of the 'Agro-Export' model
1. The impact of international financial markets
The basic price of coffee is set by traders on the New York Coffee, Sugar and Cocoa Exchange Inc. and the London International Futures Exchange. It is these prices which directly impact on local traders and growers. For example, on October 9, 2001, the price of robusta on the London International Futures Exchange fell to its lowest level in 30 years. On the same day the price of coffee beans in Dak Lak fell to VND4,000/kg – half the the production cost of VND8,000/kg. In one sense the speed of this reaction, and its direct impact on local prices, reflects the impact of new technologies. On the other hand, the power of traders on the coffee exchanges and the hyper-exploitation of small growers through their speculative transactions is nothing new, and is consistent with the world coffee industry's colonial past.
The point is that as long as prices are determined on the London and New York exchanges by powerful economic interests in Europe and North America, the ACPC could not effectively manage prices and protect its members. In fact, the ACPC was only created in 1993 because of the collapse of the International Coffee Agreement four years earlier. In its drive to impose the 'free market' on the rest of the world, the US government strongly opposed the regulation of world coffee prices through the Agreement, forcing its collapse in 1989. It was only after this that low-cost producers such as Vietnam entered the market and undercut prices.
2. The role of TNCs which dominate the global coffee industry
Despite the crisis – or more accurately, because of it – the transnational corporations (TNCs) which dominate the global coffee industry continue to profit. Proctor & Gamble (which owns Folgers), Philip Morris (whose subsidiary Kraft Foods owns Maxwell House), Sara Lee (Hills Bros., MJB) and Nestle dominate the world coffee market. As Nestle's annual report on its coffee-trading performance in 2000 states that: "trading profits increased . . . and margins improved thanks to favourable commodity prices." (Quoted in Oxfam, Bitter Coffee: How the Poor are Paying for the Slump in Coffee Prices, May 16, 2001). Not only do these TNCs profit from the crisis faced by coffee growers and workers, but their manipulation of prices and world coffee demand contributed to the current crisis. In the 1980s and early 1990s, fierce competition between TNCs for market share saw an emphasis on price rather than quality, encouraging the use of lower-grade robustas, especially in canned coffees. This led to the rapid expansion of lower-grade robusta coffee.
The devaluation of the Vietnamese dong in 1997 was quickly exploited by coffee traders and retailers. TNCs such as Nestle started sourcing from Vietnam to drive down prices, forcing its traditional suppliers in Mexico and Central America to lower their prices. However, even Vietnam did not benefit from this shift. Despite raising production levels to meet an expected demand of 55,000 tonnes of robusta for instant coffee in the 1998-99 season, Nestle purchased only 4,500 tonnes from Vietnam. Similar price manipulation was demonstrated by Nestle's recent pressure on the Mexican government. In January 2001, the Mexican government gave Nestle a license to import 600,000 bags of coffee from Vietnam. This led to a drop in local prices before any coffee was even imported.
Nestle is now financing new R&D programs in coffee production in Vietnam's neighbour Thailand. It has already identified 7 out of 20 coffee strains it plans to promote for widespread, export-oriented coffee production. Similar R&D is currently being financed by the World Bank in another of Vietnam's neighbours – Laos.
The expansion of genetically modified (GM) coffee beans by TNCs threatens to further reduce coffee prices and undermine the livelihood of the small farmers. The advance of GM coffee will facilitate increased concentration of coffee growing in agro-industrial plantations and TNC-based contract growing.
While the impact of TNCs has been extensive, it is important to recognise two other important factors:
First, Vietnamese companies played a direct role in driving up coffee production. State-owned corporations, in particular VINA CAFE and its subsidiaries, encouraged local speculation in coffee. VINA CAFE built close ties to overseas trading companies and retailers and acted as a conduit for their exploitation of Vietnamese coffee farmers. State commercial banks also saw greater returns on coffee and geared lending to local farmers in this direction. Another driving interest behind coffee cultivation was the sale of fertiliser – both by state-owned corporations searching for a new internal market of intensive fertiliser consumption and state trading companies profiting from the import of fertilisers (especially from countries such as Indonesia).
Second, regional TNCs within Asia have played a critical role. VINA CAFE's closest ties are with Japanese trading companies such as Itochu and Mitsui. The over-expansion of robusta was in part due to rising demand for low-grade beans use in canned coffee. Much of this trade was conducted via Singapore.
Another significant regional TNC is the Singapore-based corporation, Olam International. Olam is a global trading house which deals in agricultural commodities including coffee, cashew nuts and cotton, and is one of the world's largest shippers of robusta coffee. In fact, from 1995 and 1996, Vietnam's coffee exports to Singapore were double exports to the US, and in 1997 Singapore still ranked higher as an export destination than Switzerland and the US.
Vietnam's Coffee Exports, 1995-97 (tonnes)
Importing country 1995 1996 1997
Singapore 69940 53935 72156
Switzerland 21942 21242 66338
United States 38578 27278 37900
Germany 15001 22014 28725
Japan 15458 14020 22027
More recently Olam established a US$1.7 million joint venture, Olam Viet Nam Ltd., in Vietnam. This involves the opening of two new coffee processing factories in Lam Dong Province's Di Linh District and Dac Lac Province's Dac Nong District. The Di Linh factory has a processing capacity of 15,000-18,000 tonnes per year, while the Dac Nong factory will have an initial annual capacity of 8,000 tonnes. The opening of these factories not only takes advantage of lower costs in Vietnam but also encourages small farmers in the area to continue producing coffee.
3. The power of the 'Agro-Export' model
Although a number of NGOs, 'fair trade coffee' campaigners, and journalists have blamed World Bank policies for Vietnam's over-production of coffee, there is not much evidence to support this claim. There was minimal direct Bank lending to the coffee industry in Vietnam. Indirect loans may have played a role, but decisions on actual financing were made by the Vietnamese Bank of Agriculture and state commercial banks. More importantly, the timing of Vietnam's coffee boom does not match the increase in World Bank activity in Vietnam. Given that coffee trees take four to five years to mature, the extensive planting which led to an explosion of coffee output would have taken place in 1990-91. The bulk of World Bank lending and its imposition of 'free market' policies did not begin until after the US embargo was lifted in 1995. In fact bilateral loans and 'aid' - particularly from Western European countries and Japan – have played a more significant role in financing Vietnam's coffee expansion. (Even at the height of the crisis the France Development Fund announced a US$40 million loan to Vietnam in 1998 to create 40,000 hectares of arabica coffee. Although this was presented as an 'alternative' to robusta coffee, the emphasis was still on export-oriented expansion of coffee plantations. The recent decline in arabica prices means that farmers who borrowed under this fund at a rate of VND15 million per hectare face financial difficulty even before the trees can be harvested.)
Although a number of NGOs, 'fair trade coffee' campaigners, and journalists have blamed World Bank policies for Vietnam's over-production of coffee, there is not much evidence to support this claim. While the World Bank was responsible for promoting neoliberal ideology among Vietnam's political elite and encouraging export-oriented dependency, there was minimal direct Bank lending to the coffee industry in Vietnam." The search for direct institutional links between the World Bank/IMF/WTO and domestic economic policies often leads to the neglect of more powerful structural and ideological influences. Since 1989 the Vietnamese government has embraced key elements of neoliberal ideology – imposing far-reaching de-regulation and privatisation programs and enforcing the commercialisation and export-oriented expansion of agriculture. In February 2000, the Government recognised the existence of capitalist production in agriculture and endorsed its expansion. Labeled the "farm economy", this type of production is based on the private accumulation of land and hiring waged labour. Under the new resolution on the farm economy, farm owners can hire an unlimited number of workers and determine their wages. In addition they may use their land to mortgage loans from state commercial banks.
It is in the context of the commercialisation of agriculture, export-oriented expansion and the rise of the farm economy that the World Bank plays an important role – not in terms of direct loans, but in shaping and reinforcing a dominant neoliberal development ideology. This is further reinforced by the conditions imposed on Vietnam by the US government under the new Vietnam-US bilateral trade agreement and the painful process of gaining accession to the WTO.
Structural pressures are equally important. By structural pressures we mean the social, political and economic conditions which force governments to adopt export-oriented development strategies and lock them into a specific 'development model.' A key influence is the pressure of external debt repayment.
I've been working hard for 40 years, and now I owe money.
Santiago de la Rosa, small coffee farmer, El Pajal, Guatemala
Why should coffee be stored when world prices are taking a nosedive and the next crop is approaching? Also, VICOFA has loans to repay and can't afford to wait for higher prices.
Doan Trieu Nhan, President, Vietnam Coffee and Cacao Association (VICOFA)
Farmers are selling everything they can to repay bank debts. Anything of value in their house - all goes for sale to please the debt collectors.
Local coffee trader, Dak Lak Province, Vietnam
We live with coffee, we die with coffee.
Woman coffee farmer, Duc Minh, Dak Lak Province, 1998
Driven by debt
One of the reasons that the collapse in coffee prices has been so devastating for so many countries in the 'South' is that coffee exports are a crucial source of foreign currency needed to service external debt. The pressure of debt repayment is a driving force behind exports, locking these countries into the free trade and investment regime of the WTO and the structural adjustment policies of the World Bank and IMF. Failure to meet debt repayment deadlines merely places the governments of these countries under greater control by the transnational banks and the IMF. The pressure of debt also locks in small farmers. Loans made under contract-growing arrangements promote dependence on a single cash crop (mono-cropping) and are tied to meeting quotas. The risk of defaulting means the loss of land. In April 2001, the Bourban-Gia Lai sugarcane processing joint venture prepared a lawsuit against 267 farming households in Agun Pa, Gia Lai Province, for defaulting on loans to grow sugarcane (Lao Dong, April 30, 2001). Coffee farmers in the province have already been threatened with similar lawsuits by coffee traders.
In October the State Bank of Vietnam ordered that coffee growers be given a moratorium of 3 years to repay loans. However, this only applies to formal loans from state commercial banks. Many coffee farmers are indebted to private lenders and traders who charge high interest rates and seek repayment in the form of land or coffee.
Ultimately farmers are prevented from diversifying their crops and are locked into loans geared to production for export. This is especially serious for coffee growers because of the long period it takes for coffee trees to reach harvesting age. Ironically, even as coffee prices collapse coffee growers are forced to intensify the use of fertilisers and raise production to try to meet debt repayments. The result is usually bankruptcy. According to a report by Vietnam Economic News (January 29, 2001), falling agricultural export prices coincide with rising costs of fertiliser. (The report also shows that only 9% of 12 million farm households live in permanent brick houses. Nearly 3.5 million have no access to electricity, and between 3 to 4 million do not have access to clean drinking water.)
In Dak Lak coffee farmers who burned their coffee trees are desperately trying to find another agri-export crop to earn enough to repay their debts. But the low price of other commodities – including rice and black pepper – has made this difficult. The only commodity not suffering a decline is fresh fruit and vegetables.
The sense of desperation faced by small farmers threatened with debt and bankruptcy, like the desperation which drove coffee growers from Veracruz into the Arizona desert, is very clear. As a local coffee trader in Dak Lak Province observed: "Farmers are selling everything they can to repay bank debts. Anything of value in their house – all goes for sale to please the debt collectors." (Quoted in Clare Black, "Hunger, disease grip coffee areas after price dive," Reuters, October 26, 2001.)
* Gerard Greenfield is the Coordinator of the Social Action Workshop for Alternatives in Asia.
E-mail: social-action@i-mail.com
This paper was prepared for the Asia-Pacific Regional Land & Freedom Conference organised by the International Union of Food, Agricultural, Hotel, Restaurant, Catering, Tobacco and Allied Workers' Associations (IUF)-Asia/Pacific.
Focus on the Global South March 1/2004
Vietnam and the world coffee crisis: Local coffee riots in a global context
by Gerard Greenfield
On May 24, 2001, 14 young Mexican immigrants died in the Arizona desert while attempting to enter the US to find work. Of the 14 who died, six were bankrupted coffee farmers from the state of Veracruz. They were among an estimated 300,000 coffee farmers in Mexico who have been forced to leave their land in search of work. These deaths – directly linked to the collapse of world coffee prices – symbolise the desperation and sense of crisis faced by small coffee farmers and coffee plantation workers throughout the region, and the world.
In Nicaragua hundreds of unemployed coffee workers and their families began a different journey – marching from Matagalpa to Managua to protest the destruction of their livelihoods and to demand government support for small farmers. Nearly 400,000 families in Matagalpa are dependent on wages paid by 44,000 coffee growers. As the price of coffee continues to decline (down 64% in two years), these families face even greater poverty.
World coffee prices have fallen to their lowest level in 32 years. Before this price collapse coffee was the world's largest traded primary commodity after oil. An estimated 60 million people make their livelihood from coffee, and that livelihood – precarious and impoverished even in better times – is now under threat.
In El Salvador the drop in coffee prices, combined with the devastation caused by the January 2001 earthquake, left more than 30,000 coffee workers unemployed.
In East Timor income from coffee production fell by 35%, affecting 40,000 families who rely directly on coffee growing for their livelihood. In Indonesia the selling price for a kilogram of coffee beans fell to Rp.3,000/kg, more than the cost of production at Rp.4,000/kg. In coffee-growing regions such as Lampung, Sumatra, small farmers were plunged deeper into debt.
In southern India the price of robusta fell from Rs73.03 in 1998 to Rs30.24 per kg in 2001 – a drop of 58.6%. At the same time production costs rose from Rs45.98 to Rs66.75 per kg, more than double the current selling price.
In Guatemala coffee growers are also faced with bankruptcy as selling prices continue to fall below production costs. They have started selling low-grade coffee to burn as industrial fuel in the hope that it can fetch a higher price.
The burning of coffee occurred in a different context in Chiapas. On April 17, 2001, members of the indigenous coffee cooperative Maya Vinic burned part of their coffee crop in protest at the collapse in prices. Another instance of coffee burning took place in Vietnam a year earlier, in August 2000, when more than 150 ethnic Edeh in Dak Lak Province in the Central Highlands attacked a settlement of coffee farmers, destroyed houses and burned two hectares of coffee trees.
Despite the aggressive crackdown by the Vietnamese government, the protests escalated, and in February 2001 an estimated 4,000 ethnic Edeh and Gia Rai (Jarai) held protests in Pleiku, the capital of Gia Lai Province, while another 1,000 protested in Buon Ma Thuot, the capital of Dak Lak Province. They blockaded National Highway 14, setting up barricades on the roads 10 km outside Buon Ma Thuot. The protesters demanded the return of ancestral lands and an end to the coffee plantations that are destroying their forests. Despite the use of armed military troops and the arrest of 30 protest leaders, the the protests lasted nearly two weeks. This was the most serious rural uprising since the protest by 10,000 villagers in the northern province of Thai Binh in mid-1997.
The common thread underlying the coffee burning in Chiapas and Guatemala, and protests in Nicaragua and Vietnam is the impact of the global coffee crisis on small farmers, agricultural labourers and their communities. Within this is an even greater impact on indigenous peoples and their communities, as they respond to both the failure and 'success' of export-oriented coffee cultivation.
Vietnam has become a successful producer. In general, we consider it to be a huge success.
Don Mitchell, Economist, World Bank
Vietnam's rise
The bankruptcy of coffee farmers in Guatemala and Nicaragua, massive financial losses in the Honduras, El Salvador, East Timor and Indonesia, and even the deaths of Mexican immigrants in the Arizona desert have all been linked to Vietnam. The oversupply of coffee in the world market and the subsequent fall in prices is blamed on Vietnam's recent rise as a world coffee producer. The head of Vietnam's Coffee and Cocoa Association (VICOFA), Doan Trieu Nhan, recently quoted the president of the International Coffee Organisation (ICO) as stating that Vietnam is "the culprit of plummeting world coffee prices." (Thanh Nien, August 12, 2001).
Within a decade Vietnam has risen from an insignificant coffee producing country to be the second largest coffee exporter in the world, and the largest producer of robusta coffee beans.
In 1999 Vietnam surpassed Indonesia as the largest producer of robusta coffee and the third largest coffee producer in the world after Brazil and Columbia. By the end of the year 2000, Vietnam's coffee production surpassed that of Columbia, making it the second largest coffee producer after Brazil.
Most of this growth occurred in the last 5 years, with an expansion of harvested area from 155,000 hectares in 1995 to 550,000 hectares in 2001. Exports rose in this period from 4 million to 14 million bags (accounting for 12.3% of the world's 114 million bags). Only 4% of coffee grown is consumed domestically, with the rest exported. Due to the limited number of coffee processing plants all of the coffee exported is unprocessed. Existing plants, such as the state-run Bien Hoa Coffee Factory and Nestle Vietnam, are geared towards the domestic market and are operating well below capacity.
Coffee growing in Vietnam is concentrated in the Central Highland Provinces of Dak Lak, Lam Dong, Gia Lai and Kon Tum. There at least 470,000 hectares of land under coffee cultivation, accounting for 85% of Vietnam's total coffee harvest area. (Some estimates put the total coffee area in the Central Highlands at 514,000 hectares). Dak Lak has the largest area under cultivation, with 264,000 hectares.
These coffee plantations have their origins in the official resettlement of nearly one million ethnic Kinh people (the majority ethnic Vietnamese) to New Economic Zones in the Central Highlands. Since these provinces border Cambodia and Laos, the Vietnamese government actively promoted the migration of ethnic Kinh to ensure national security and protect against subversion by ethnic minorities. Members of indigenous groups (such as the Edeh and Gia Rai who rioted in February) now make up only 25% of the population of these provinces.
Even after official government resettlement ended, a 'free flow' of migrants into the Central Highlands continued, largely because of the promise of wealth in growing coffee. The coffee tree was now called the 'dollar tree.'
Since 1996 an estimated 400,000 people migrated to Dak Lak to benefit from the coffee boom. More than 120,000 hectares was burned and cleared to make way for new coffee plantations.
As the ancestral forests of the indigenous people were turned into coffee plantations, many joined the rush to plant the 'dollar tree', while others waged a campaign to protect their land.
The destruction of forests, rapid expansion of coffee cultivation, and intensive irrigation practices led to soil erosion and serious water shortages. Natural rivers and estuaries ran dry and underground water levels dropped. When drought struck in 1998, 200 reservoirs ran dry and underground water supplies were over-exploited. During the drought it was estimated that 90% of families in Dak Lak did not have access to sufficient water. As water prices rose by 25%, small farming families lost over 70,000 hectares of coffee trees.
Despite the drought coffee cultivation expanded and more and more small farmers borrowed money to plant coffee trees and buy fertiliser. Coffee traders began lending money to farmers in advance for the purchase of their crops – locking them into debt and mono-cropping.
An estimated 80% of coffee trees in the Central Highlands are owned by small-scale private farmers. On average farming households own only one to two hectares. The other 20% is owned by the subsidiaries of the state-owned Vietnam National Coffee Corporation (VINA CAFE).
Since 1994, coffee has been the second most important foreign exchange earner for Vietnam after rice. But in 2000, Vietnam's coffee export earnings fell to US$458 million, a fall of 18.8% compared to the previous year's earnings of US$564 million. In the period from January-September 2001, revenue declined by 30% compared to the previous year. In the Central Highlands coffee growers lost an estimated US$172 million from the 2000-2001 crop.
In early 2001, there were temporary price rises which encouraged small farmers to continue growing coffee despite signs of a long-term collapse in coffee prices. In January 2001, the per kilogram price of coffee rose by VND1,000 in Lam Dong and Dak Lak. But another price drop followed only three weeks later. In mid-February prices fell each day for 5 consecutive days. In response, coffee farmers started burning their trees. In Dak Lak alone over 10,000 hectares of coffee was cut down, burned or abandoned. At the same time official plans were announced to reduce total coffee output and raise prices by cutting down 150,000 to 180,000 hectares of coffee trees, including 70,000 hectares in Dak Lak and 40,000 hectares in Lam Dong (Thanh Nien, August 12, 2001).
The collapse of ACPC
The Vietnamese government's plans to destroy up to 180,000 hectares of coffee trees follows a series of failed attempts to reduce output and restore world prices.
On May 19, 2000, the Association of Coffee Producing Countries (ACPC) passed a resolution requiring its members to retain the equivalent of 20% of export volume. Created in 1993 under the leadership of Brazil, the ACPC comprised 14 member-states, and was designed to regulate world coffee prices in the same way that OPEC regulates oil prices. Significantly, Vietnam was not a member of the ACPC. The retention scheme launched by the ACPC in May 2000 was intended to reduce oversupply in the world market and raise coffee prices. Although Vietnam was not a member of the ACPC, the Vietnamese government announced plans to support the proposal and retain 20% of export volume, or 150,000 tonnes. The Government bought and stockpiled 60,000 tonnes at the end of 2000, then another 90,000 tonnes in early 2001. However, the Government released most of the stockpile within 6 months, causing a further drop in prices.
When the retention plans failed and global oversupply reached more than 10%, the ACPC passed a resolution on September 27, 2001, suspending the retention plan effective on October 1. The ACPC then ceased operations. Following the failure of the ACPC retention plan, new regional arrangements were sought, especially by Indonesia. In early December 2001, the Association of Indonesian Coffee Exporters (AEKI) announced that the world's three largest producers of robusta coffee – Indonesia, Vietnam and India – will meet in Hanoi in January 2002 to discuss joint action to limit exports and raise coffee prices.
Despite these attempts to establish a post-ACPC bloc of robusta producers to regulate prices, Indonesian coffee exporters played a role in the recent price collapse. In the 2000-2001 season, Indonesian exporters imported 500,000 bags of green coffee beans from Vietnam for re-export. Of this amount 200,000 bags were supplied to the domestic roasting industry then exported, while the other 300,000 bags were re-exported unprocessed. In April 2001, Indonesian coffee exporters again started importing cheaper green coffee beans from Vietnam in order to meet new orders for dried and roasted coffee at prices.
Every week the price falls sharply on the American market in New York. The price fluctuations affect us badly in Timor Lorosae because our coffee is sold on the American market.
Sisto Moniz Piedade, Operational Director, Cooperative Cafe Timor (CCT)
It's an excess of supply and not enough demand. Even so, the farmer survives. He will not become rich, but he will not starve. His level of poverty will be acceptable.
Celsius Lodder, Executive Director, International Coffee Organization (ICO)
Global-local linkages
While Vietnam's failure to reduce export levels contributed to the collapse of the ACPC, there is a more important political and economic global-local dynamic involved. This dynamic is based on several factors, including:
1. The impact of international financial markets
2. The role of TNCs which dominate the global coffee industry
3. The power of the 'Agro-Export' model
1. The impact of international financial markets
The basic price of coffee is set by traders on the New York Coffee, Sugar and Cocoa Exchange Inc. and the London International Futures Exchange. It is these prices which directly impact on local traders and growers. For example, on October 9, 2001, the price of robusta on the London International Futures Exchange fell to its lowest level in 30 years. On the same day the price of coffee beans in Dak Lak fell to VND4,000/kg – half the the production cost of VND8,000/kg. In one sense the speed of this reaction, and its direct impact on local prices, reflects the impact of new technologies. On the other hand, the power of traders on the coffee exchanges and the hyper-exploitation of small growers through their speculative transactions is nothing new, and is consistent with the world coffee industry's colonial past.
The point is that as long as prices are determined on the London and New York exchanges by powerful economic interests in Europe and North America, the ACPC could not effectively manage prices and protect its members. In fact, the ACPC was only created in 1993 because of the collapse of the International Coffee Agreement four years earlier. In its drive to impose the 'free market' on the rest of the world, the US government strongly opposed the regulation of world coffee prices through the Agreement, forcing its collapse in 1989. It was only after this that low-cost producers such as Vietnam entered the market and undercut prices.
2. The role of TNCs which dominate the global coffee industry
Despite the crisis – or more accurately, because of it – the transnational corporations (TNCs) which dominate the global coffee industry continue to profit. Proctor & Gamble (which owns Folgers), Philip Morris (whose subsidiary Kraft Foods owns Maxwell House), Sara Lee (Hills Bros., MJB) and Nestle dominate the world coffee market. As Nestle's annual report on its coffee-trading performance in 2000 states that: "trading profits increased . . . and margins improved thanks to favourable commodity prices." (Quoted in Oxfam, Bitter Coffee: How the Poor are Paying for the Slump in Coffee Prices, May 16, 2001). Not only do these TNCs profit from the crisis faced by coffee growers and workers, but their manipulation of prices and world coffee demand contributed to the current crisis. In the 1980s and early 1990s, fierce competition between TNCs for market share saw an emphasis on price rather than quality, encouraging the use of lower-grade robustas, especially in canned coffees. This led to the rapid expansion of lower-grade robusta coffee.
The devaluation of the Vietnamese dong in 1997 was quickly exploited by coffee traders and retailers. TNCs such as Nestle started sourcing from Vietnam to drive down prices, forcing its traditional suppliers in Mexico and Central America to lower their prices. However, even Vietnam did not benefit from this shift. Despite raising production levels to meet an expected demand of 55,000 tonnes of robusta for instant coffee in the 1998-99 season, Nestle purchased only 4,500 tonnes from Vietnam. Similar price manipulation was demonstrated by Nestle's recent pressure on the Mexican government. In January 2001, the Mexican government gave Nestle a license to import 600,000 bags of coffee from Vietnam. This led to a drop in local prices before any coffee was even imported.
Nestle is now financing new R&D programs in coffee production in Vietnam's neighbour Thailand. It has already identified 7 out of 20 coffee strains it plans to promote for widespread, export-oriented coffee production. Similar R&D is currently being financed by the World Bank in another of Vietnam's neighbours – Laos.
The expansion of genetically modified (GM) coffee beans by TNCs threatens to further reduce coffee prices and undermine the livelihood of the small farmers. The advance of GM coffee will facilitate increased concentration of coffee growing in agro-industrial plantations and TNC-based contract growing.
While the impact of TNCs has been extensive, it is important to recognise two other important factors:
First, Vietnamese companies played a direct role in driving up coffee production. State-owned corporations, in particular VINA CAFE and its subsidiaries, encouraged local speculation in coffee. VINA CAFE built close ties to overseas trading companies and retailers and acted as a conduit for their exploitation of Vietnamese coffee farmers. State commercial banks also saw greater returns on coffee and geared lending to local farmers in this direction. Another driving interest behind coffee cultivation was the sale of fertiliser – both by state-owned corporations searching for a new internal market of intensive fertiliser consumption and state trading companies profiting from the import of fertilisers (especially from countries such as Indonesia).
Second, regional TNCs within Asia have played a critical role. VINA CAFE's closest ties are with Japanese trading companies such as Itochu and Mitsui. The over-expansion of robusta was in part due to rising demand for low-grade beans use in canned coffee. Much of this trade was conducted via Singapore.
Another significant regional TNC is the Singapore-based corporation, Olam International. Olam is a global trading house which deals in agricultural commodities including coffee, cashew nuts and cotton, and is one of the world's largest shippers of robusta coffee. In fact, from 1995 and 1996, Vietnam's coffee exports to Singapore were double exports to the US, and in 1997 Singapore still ranked higher as an export destination than Switzerland and the US.
Vietnam's Coffee Exports, 1995-97 (tonnes)
Importing country 1995 1996 1997
Singapore 69940 53935 72156
Switzerland 21942 21242 66338
United States 38578 27278 37900
Germany 15001 22014 28725
Japan 15458 14020 22027
More recently Olam established a US$1.7 million joint venture, Olam Viet Nam Ltd., in Vietnam. This involves the opening of two new coffee processing factories in Lam Dong Province's Di Linh District and Dac Lac Province's Dac Nong District. The Di Linh factory has a processing capacity of 15,000-18,000 tonnes per year, while the Dac Nong factory will have an initial annual capacity of 8,000 tonnes. The opening of these factories not only takes advantage of lower costs in Vietnam but also encourages small farmers in the area to continue producing coffee.
3. The power of the 'Agro-Export' model
Although a number of NGOs, 'fair trade coffee' campaigners, and journalists have blamed World Bank policies for Vietnam's over-production of coffee, there is not much evidence to support this claim. There was minimal direct Bank lending to the coffee industry in Vietnam. Indirect loans may have played a role, but decisions on actual financing were made by the Vietnamese Bank of Agriculture and state commercial banks. More importantly, the timing of Vietnam's coffee boom does not match the increase in World Bank activity in Vietnam. Given that coffee trees take four to five years to mature, the extensive planting which led to an explosion of coffee output would have taken place in 1990-91. The bulk of World Bank lending and its imposition of 'free market' policies did not begin until after the US embargo was lifted in 1995. In fact bilateral loans and 'aid' - particularly from Western European countries and Japan – have played a more significant role in financing Vietnam's coffee expansion. (Even at the height of the crisis the France Development Fund announced a US$40 million loan to Vietnam in 1998 to create 40,000 hectares of arabica coffee. Although this was presented as an 'alternative' to robusta coffee, the emphasis was still on export-oriented expansion of coffee plantations. The recent decline in arabica prices means that farmers who borrowed under this fund at a rate of VND15 million per hectare face financial difficulty even before the trees can be harvested.)
Although a number of NGOs, 'fair trade coffee' campaigners, and journalists have blamed World Bank policies for Vietnam's over-production of coffee, there is not much evidence to support this claim. While the World Bank was responsible for promoting neoliberal ideology among Vietnam's political elite and encouraging export-oriented dependency, there was minimal direct Bank lending to the coffee industry in Vietnam." The search for direct institutional links between the World Bank/IMF/WTO and domestic economic policies often leads to the neglect of more powerful structural and ideological influences. Since 1989 the Vietnamese government has embraced key elements of neoliberal ideology – imposing far-reaching de-regulation and privatisation programs and enforcing the commercialisation and export-oriented expansion of agriculture. In February 2000, the Government recognised the existence of capitalist production in agriculture and endorsed its expansion. Labeled the "farm economy", this type of production is based on the private accumulation of land and hiring waged labour. Under the new resolution on the farm economy, farm owners can hire an unlimited number of workers and determine their wages. In addition they may use their land to mortgage loans from state commercial banks.
It is in the context of the commercialisation of agriculture, export-oriented expansion and the rise of the farm economy that the World Bank plays an important role – not in terms of direct loans, but in shaping and reinforcing a dominant neoliberal development ideology. This is further reinforced by the conditions imposed on Vietnam by the US government under the new Vietnam-US bilateral trade agreement and the painful process of gaining accession to the WTO.
Structural pressures are equally important. By structural pressures we mean the social, political and economic conditions which force governments to adopt export-oriented development strategies and lock them into a specific 'development model.' A key influence is the pressure of external debt repayment.
I've been working hard for 40 years, and now I owe money.
Santiago de la Rosa, small coffee farmer, El Pajal, Guatemala
Why should coffee be stored when world prices are taking a nosedive and the next crop is approaching? Also, VICOFA has loans to repay and can't afford to wait for higher prices.
Doan Trieu Nhan, President, Vietnam Coffee and Cacao Association (VICOFA)
Farmers are selling everything they can to repay bank debts. Anything of value in their house - all goes for sale to please the debt collectors.
Local coffee trader, Dak Lak Province, Vietnam
We live with coffee, we die with coffee.
Woman coffee farmer, Duc Minh, Dak Lak Province, 1998
Driven by debt
One of the reasons that the collapse in coffee prices has been so devastating for so many countries in the 'South' is that coffee exports are a crucial source of foreign currency needed to service external debt. The pressure of debt repayment is a driving force behind exports, locking these countries into the free trade and investment regime of the WTO and the structural adjustment policies of the World Bank and IMF. Failure to meet debt repayment deadlines merely places the governments of these countries under greater control by the transnational banks and the IMF. The pressure of debt also locks in small farmers. Loans made under contract-growing arrangements promote dependence on a single cash crop (mono-cropping) and are tied to meeting quotas. The risk of defaulting means the loss of land. In April 2001, the Bourban-Gia Lai sugarcane processing joint venture prepared a lawsuit against 267 farming households in Agun Pa, Gia Lai Province, for defaulting on loans to grow sugarcane (Lao Dong, April 30, 2001). Coffee farmers in the province have already been threatened with similar lawsuits by coffee traders.
In October the State Bank of Vietnam ordered that coffee growers be given a moratorium of 3 years to repay loans. However, this only applies to formal loans from state commercial banks. Many coffee farmers are indebted to private lenders and traders who charge high interest rates and seek repayment in the form of land or coffee.
Ultimately farmers are prevented from diversifying their crops and are locked into loans geared to production for export. This is especially serious for coffee growers because of the long period it takes for coffee trees to reach harvesting age. Ironically, even as coffee prices collapse coffee growers are forced to intensify the use of fertilisers and raise production to try to meet debt repayments. The result is usually bankruptcy. According to a report by Vietnam Economic News (January 29, 2001), falling agricultural export prices coincide with rising costs of fertiliser. (The report also shows that only 9% of 12 million farm households live in permanent brick houses. Nearly 3.5 million have no access to electricity, and between 3 to 4 million do not have access to clean drinking water.)
In Dak Lak coffee farmers who burned their coffee trees are desperately trying to find another agri-export crop to earn enough to repay their debts. But the low price of other commodities – including rice and black pepper – has made this difficult. The only commodity not suffering a decline is fresh fruit and vegetables.
The sense of desperation faced by small farmers threatened with debt and bankruptcy, like the desperation which drove coffee growers from Veracruz into the Arizona desert, is very clear. As a local coffee trader in Dak Lak Province observed: "Farmers are selling everything they can to repay bank debts. Anything of value in their house – all goes for sale to please the debt collectors." (Quoted in Clare Black, "Hunger, disease grip coffee areas after price dive," Reuters, October 26, 2001.)
* Gerard Greenfield is the Coordinator of the Social Action Workshop for Alternatives in Asia.
E-mail: social-action@i-mail.com
This paper was prepared for the Asia-Pacific Regional Land & Freedom Conference organised by the International Union of Food, Agricultural, Hotel, Restaurant, Catering, Tobacco and Allied Workers' Associations (IUF)-Asia/Pacific.
Friday, May 23, 2008
Coffee Crisis - Ethiopia (video)
Wednesday, May 21, 2008
China accused of neocolonialism in Africa by...Europeans!!!
God has put limits to human intelligence but has evidently put no limits to human hypocrisy...!
La France veut renforcer sa présence économique en Afrique, selon Joyandet
Les héritiers et les gardiens de la Conférence de Berlin de 1884/85...
FRANCE - 20 mai 2008 - AFP
Le nouveau secrétaire d'Etat français à la Coopération, Alain Joyandet, affirme vouloir renforcer la présence économique française en Afrique face à des concurrents comme la Chine, dans un entretien publié mardi sur le site internet du Journal du Dimanche (lejdd.fr).
"Je veux rectifier le tir en ce qui concerne notre développement économique en Afrique. La France ne peut pas seulement être un pays qui se bat pour défendre des valeurs, quand ce sont les autres qui récupèrent les marchés", déclare M. Joyandet.
"On a une agence (Agence française de développement, ndlr) qui distribue de l'argent mais cela ne suscite pas l'implantation d'entreprises françaises. Ce n'est pas rentable. Il faut redresser notre démarche économique, renforcer notre appui", ajoute-t-il, en soulignant la concurrence de la Chine, "mais pas seulement" elle.
Face à la flambée des prix des denrées alimentaires de base, qui a provoqué des émeutes en Afrique, le secrétaire d'Etat souhaite "réorienter une partie de l'aide publique au développement vers l'agriculture".
M. Joyandet a été nommé secrétaire d'Etat en mars dernier en remplacement de Jean-Marie Bockel, qui s'était attiré les foudres de plusieurs dirigeants africains après des déclarations dans lesquelles il affirmait vouloir "signer l'acte de décès" de la "Françafrique".
"Pour moi, on ne crée rien sur un avis de décès. Pour conduire la mission qui m'a été confiée, j'ai besoin de travailler avec tout le monde", affirme M. Joyandet, interrogé sur le départ de son prédécesseur.
"Je ne suis pas un homme de conflit, ce qui ne m'empêche pas de porter les valeurs de la France et de poser des questions franches", assure-t-il encore.
( Sans commentaires...)
Sunday, May 18, 2008
Cargill est un acteur clé dans la crise alimentaire mondiale
Un nouveau rapport du groupe Food & Water Watch ( www.foodandwaterwatch.org) dévoile les impacts dommageables causés par ce géant de l’agro-industrie.
Alors que des millions de personnes dans le monde sont confrontées à une sévère famine, la poignée des entreprises de l’agro-industrie qui dominent le marché mondial des produits agricoles réalise d’énormes profits. L’un des principaux acteurs du marché alimentaire mondial, Cargill, est analysé dans un nouveau rapport publié aujourd’hui par le groupe national Food and Water Watch [NDT : Groupe de surveillance de l’alimentation et de l’eau]. Le rapport intitulé « Cargill: Une menace corporative pour l’alimentation et l’agriculture, » expose en détail la grande influence de Cargill sur le commerce international et dévoile aussi comment cette entreprise représente une menace pour les consommateurs, les fermes familiales, les travailleurs, l’environnement et même pour des économies entières à travers le monde.
CONTACT : Food and Water Watch
Patty Lovera ou Erin Greenfild
Tel : (202) 683-2457
www.foodandwaterwatch.org
Pour consulter le rapport « Cargill: Une menace corporative pour l’alimentation et l’agriculture, » consultez le site (anglais): http://www.foodandwaterwatch.org/food/pubs/reports/cargill
Alors que des millions de personnes dans le monde sont confrontées à une sévère famine, la poignée des entreprises de l’agro-industrie qui dominent le marché mondial des produits agricoles réalise d’énormes profits. L’un des principaux acteurs du marché alimentaire mondial, Cargill, est analysé dans un nouveau rapport publié aujourd’hui par le groupe national Food and Water Watch [NDT : Groupe de surveillance de l’alimentation et de l’eau]. Le rapport intitulé « Cargill: Une menace corporative pour l’alimentation et l’agriculture, » expose en détail la grande influence de Cargill sur le commerce international et dévoile aussi comment cette entreprise représente une menace pour les consommateurs, les fermes familiales, les travailleurs, l’environnement et même pour des économies entières à travers le monde.
CONTACT : Food and Water Watch
Patty Lovera ou Erin Greenfild
Tel : (202) 683-2457
www.foodandwaterwatch.org
Pour consulter le rapport « Cargill: Une menace corporative pour l’alimentation et l’agriculture, » consultez le site (anglais): http://www.foodandwaterwatch.org/food/pubs/reports/cargill
Wednesday, May 14, 2008
Crise alimentaire mondiale et agriculture biologique: Lettre ouverte à la FAO
Ci-joint une lettre adressée à monsieur Jacques Diouf - DG de la FAO- par Monsieur Philippe Desbrosse, le président d'Intelligence Verte, relative à la crise alimentaire mondiale et à l'agriculture biologique. (http://www.intelligenceverte.org)
Cliquer sur le lien ici: The Earth Organization France (TEO Association Terre): Lettre ouverte �la FAO
Cliquer sur le lien ici: The Earth Organization France (TEO Association Terre): Lettre ouverte �la FAO
crise alimentaire mondiale: lettre ouverte de Via Campesina a la FAO
Ci-joint une copie de la lettre ouverte de Via Campesina adressée a Monsieur Jacques Diouf - Directeur Général de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO)
relatives a la crise alimentaire mondiale.
Source/lien: http://www.viacampesina.org/main_fr/index.php?option=com_content&task=view&id=281&Itemid=1
Des mesures concrètes sont nécessaires pour renforcer la production alimentaire
12-05-2008
A: M. Jacques Diouf, Directeur Général de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO)
A : M. Yasuo Fukuda, Premier ministre du Japon, Président du G8
A : M. John W. Ashe, représentant permanent auprès de l'ONU, représentant permanent d'Antigua et Barbuda et président du Groupe des 77
De: Henry Saragih, Coordinateur International de la Via Campesina
Jakarta, le 28 avril 2008
LETTRE OUVERTE
Des mesures concrètes sont nécessaires pour renforcer la production alimentaire basée sur l'agriculture paysanne; la crise des prix des denrées alimentaires révèle l'instabilité des marchés agricoles libéralisés.
Chers M. Diouf, M. Fukuda et M. Ashe,
Notre mouvement, La Via Campesina, est composée de millions de petits agriculteurs et de travailleurs sans terre dans plus de 60 pays à travers le monde. Bien que nous produisions des denrées alimentaires pour nos familles et communautés, beaucoup d'entre nous souffrent de faim et vivent dans la pauvreté. Au cours des derniers mois, la situation s'est aggravée en raison de la flambée des prix des denrées alimentaires. Nous sommes également gravement touchés par cette crise parce que beaucoup d'entre nous n'ont pas assez de terres pour nourrir leurs familles et parce que la plupart des producteurs ne tirent pas profit de ces prix élevés. Les grands commerçants, les spéculateurs, les supermarchés et les exploitations agricoles industrielles sont ceux qui s'enrichissent et tirent profit de cette crise.
La crise actuelle est le résultat de nombreuses années de dérégulation des marchés agricoles, de la privatisation des mécanismes publiques de régulation et du dumping des produits agricoles sur les marchés des pays en développement. Selon la FAO, la « lébéralisation » des marchés a généré d'énormes flux de capitaux, cherchant à spéculer sur des marchés de produits agricoles, au moyen des marchés à terme (futures) et autres instruments financiers.
Le développement commercial des agrocarburants et le soutien initialement enthousiaste dont ils ont bénéficié dans des pays tels que les Etats-Unis, l'Union Européenne et le Brésil exererce une forte pression sur les terres cultivables. Par ailleurs, dans de nombreux pays du Sud, des centaines de milliers d'hectares destinés à l'agriculture sont désormais convertis de manière incontrôlée en soi-disant « zones de développement économique », espaces urgbains et projets d'infrastructure. L'accaparement continuel des terres par les multinationales et par d'autres spéculateurs, expulsera des millions d'autres paysans et paysannes qui se retrouveront dans des mégapoles, relégués aux rangs des affamés et des pauvres dans les bidonvilles. En outre, nous devrons nous attendre, en particulier en Afrique et en Asie du Sud, à de plus graves sécheresses et inondations causées par les changements climatiques. Ces menaces sont graves autant en zones rurales qu'en zones urbaines.
Ce sont des développements très inquiétants qui nécessitent une action active et urgente! Nous avons besoin d'un changement fondamental dans l'approche de la production alimentaire et des marchés agricoles!
Il est temps de reconstruire des économies alimentaires nationales!
La reconstruction d'économies alimentaires nationales nécessite des engagements politiques immédiats et à long terme de la part des gouvernements. La priorité absolue doit être accordée à la production alimentaire nationale, afin de diminuer la situation de dépendance vis à vis des marchés internationaux. Les paysans, les paysannes et les petits agriculteurs doivent être encouragés à produire grâce à des prix équitables pour leurs produits agricoles et des marchés stables, afin qu'ils puissent alimenter leurs communautés. Les familles sans terre des zones rurales et urbaines doivent obtenir un accès à la terre, aux semences et à l'eau, pour pouvoir produire leur propre nourriture. Cela signifie une augmentation des investissements dans la production alimentaire basée sur l'agriculture paysanne pour les marchés locaux et nationaux.
Les gouvernements doivent soutenir financièrement les consommateurs les plus pauvres afin de leur permettre de se nourrir. La spéculation et les prix extrêmement élevés imposés aux consommateurs par les commerçants et les détaillants doivent être contrôlés. Les paysans, paysannes et les petits agriculteurs ont besoin d'un meilleur accès à leurs marchés nationaux afin qu'ils puissent vendre des denrées alimentaires à des prix justes pour eux-mêmes et pour les consommateurs.
Les pays ont besoin de mettre en place des mécanismes d'intervention visant à stabiliser les prix du marché. Pour atteindre cet objectif, des contrôles à l'importation avec des taxes et des quotas sont nécessaires, en vue d'éviter des importations à bas prix minant la production locale. Des stocks régulateurs nationaux gérés par l'Etat doivent être mis en place pour stabiliser les marchés nationaux: en période d'excédents, les céréales peuvent être retirés du marché pour constituer les stocks de réserve et en cas de pénuries, les céréales peuvent être redistribuées.
Réglementation des marchés internationaux et aide aux pays pour renforcer leur production alimentaire
Au niveau international, des mesures de stabilisation doivent également être prises. Des stocks régulateurs internationaux doivent être crées et un mécanisme d'intervention doit être mis en place afin de stabiliser les prix sur les marchés internationaux à un niveau raisonnable. Les pays exportateurs doivent accepter les règles internationales de contrôle des quantités qu'ils peuvent mettre sur le marché, afin d'empêcher le dumping. Le droit de contrôler les importations, de mettre sur pied des programmes pour soutenir les consommateurs les plus pauvres, de mettre en oeuvre une réforme agraire et d'investir dans la production alimentaire basée sur l'agriculture paysanne nationale doit être pleinement respecté et soutenu au niveau international.
Nous demandos à la FAO, sur la base de son mandat, de prendre l'initiative de créer l'environnement politique pour un changement fondamental au niveau des politiques alimentaires. Lors de la Conférence internationale sur la Réforme Agraire et le Développement Rural (CIRADR), une large majorité de gouvernements a reconnu et a convenu de l'importance du développement rural et de la réforme agraire en vue de combattre la pauvreté et la famine dans les campagnes. L'Evaluation Internationale des Sciences et Technologies Agricoles au service du Développement (EISTAD), qui est une évaluation du secteur agricole et qui a impliqué des organisations de la société civile, le secteur privé, des gouvernements, ainsi que la FAO et la Banque Mondiale, en est venue à la conclusion que l'agriculture industrielle et la dépendance croissante des paysans, paysannes et des petits agriculteurs sont au cœur du problème. Ils ont également conclu que l'agriculture paysanne durable doit être soutenue et renforcée. Le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) reconnaît aussi le rôle majeur des paysannes et des petits agriculteurs dans la production des denrées alimentaires.
Nous demandons aux gouvernements du G8 de permettre que ces initiatives soient prises. Ils doivent arrêter la promotion des agrocarburants car ceux-ci ne sont pas une solution à la crise climatique et aggravent la destruction des forêts. En particulier dans les pays du Sud, les agrocarburants occupent des millions d'hectares qui devraient rester disponibles pour la production alimentaire.
Nous exigeons également que le G8 analyse de manière critique ses propres politiques agricoles, qu'il prenne des initiatives afin de faire cesser la volatilité des marchés internationaux et qu'il soutienne financièrement l'agriculture, non pas l'agro-industrie mais une production alimentaire basée sur l'agriculture familiale durable.
Nous demandons aussi que le G8 arrête et annule tout accord de libre échange contribuant uniquement à la destruction de la production alimentaire dans les pays en développement et bloquant toute possibilité de développement industriel autonome.
L'influence des sociétés transnationales et des intérêts spéculatifs financiers doit être contrôlée autant que possible et tenue à l'écart du marché des produits alimentaire. La nourriture est trop importante pour être laissée entre les mains des seules entreprises.
Un accord possible du Cycle de Doha de l'Organisation mondiale du Commerce se traduira par un autre coup dur pour la production alimentaire agricole. Nous exigeons que les gouvernements du G77 évaluent à nouveau les négociations de l'OMC sur l'agriculture et rejettent tout accord ayant des incidences négatives sur la production alimentaire domestique et ne permettant pas que soient prises toutes les mesures nécessaires au renforcement de la production alimentaire et à l'accroissement de l'autosuffisance nationale.
Les paysannes et les petits agriculteurs sont les principaux producteurs de denrées alimentaires
La Via Campesina est convaincue que les paysans et les petits agriculteurs peuvent nourrir le monde. Ils doivent être l'élément clé de la solution. Avec une volonté politique suffisante et la mise en oeuvre de politiques adéquates, davantage de paysans et d'agriculteurs, d'hommes et de femmes, pourront facilement produire assez de denrées alimentaires pour nourrir la population croissante. La situation actuelle montre que des changements sont nécessaires!
Le temps de la Souveraineté Alimentaire a sonné!
Cordialement,
Henry Saragih
Coordinateur International de la Via Campesina
relatives a la crise alimentaire mondiale.
Source/lien: http://www.viacampesina.org/main_fr/index.php?option=com_content&task=view&id=281&Itemid=1
Des mesures concrètes sont nécessaires pour renforcer la production alimentaire
12-05-2008
A: M. Jacques Diouf, Directeur Général de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO)
A : M. Yasuo Fukuda, Premier ministre du Japon, Président du G8
A : M. John W. Ashe, représentant permanent auprès de l'ONU, représentant permanent d'Antigua et Barbuda et président du Groupe des 77
De: Henry Saragih, Coordinateur International de la Via Campesina
Jakarta, le 28 avril 2008
LETTRE OUVERTE
Des mesures concrètes sont nécessaires pour renforcer la production alimentaire basée sur l'agriculture paysanne; la crise des prix des denrées alimentaires révèle l'instabilité des marchés agricoles libéralisés.
Chers M. Diouf, M. Fukuda et M. Ashe,
Notre mouvement, La Via Campesina, est composée de millions de petits agriculteurs et de travailleurs sans terre dans plus de 60 pays à travers le monde. Bien que nous produisions des denrées alimentaires pour nos familles et communautés, beaucoup d'entre nous souffrent de faim et vivent dans la pauvreté. Au cours des derniers mois, la situation s'est aggravée en raison de la flambée des prix des denrées alimentaires. Nous sommes également gravement touchés par cette crise parce que beaucoup d'entre nous n'ont pas assez de terres pour nourrir leurs familles et parce que la plupart des producteurs ne tirent pas profit de ces prix élevés. Les grands commerçants, les spéculateurs, les supermarchés et les exploitations agricoles industrielles sont ceux qui s'enrichissent et tirent profit de cette crise.
La crise actuelle est le résultat de nombreuses années de dérégulation des marchés agricoles, de la privatisation des mécanismes publiques de régulation et du dumping des produits agricoles sur les marchés des pays en développement. Selon la FAO, la « lébéralisation » des marchés a généré d'énormes flux de capitaux, cherchant à spéculer sur des marchés de produits agricoles, au moyen des marchés à terme (futures) et autres instruments financiers.
Le développement commercial des agrocarburants et le soutien initialement enthousiaste dont ils ont bénéficié dans des pays tels que les Etats-Unis, l'Union Européenne et le Brésil exererce une forte pression sur les terres cultivables. Par ailleurs, dans de nombreux pays du Sud, des centaines de milliers d'hectares destinés à l'agriculture sont désormais convertis de manière incontrôlée en soi-disant « zones de développement économique », espaces urgbains et projets d'infrastructure. L'accaparement continuel des terres par les multinationales et par d'autres spéculateurs, expulsera des millions d'autres paysans et paysannes qui se retrouveront dans des mégapoles, relégués aux rangs des affamés et des pauvres dans les bidonvilles. En outre, nous devrons nous attendre, en particulier en Afrique et en Asie du Sud, à de plus graves sécheresses et inondations causées par les changements climatiques. Ces menaces sont graves autant en zones rurales qu'en zones urbaines.
Ce sont des développements très inquiétants qui nécessitent une action active et urgente! Nous avons besoin d'un changement fondamental dans l'approche de la production alimentaire et des marchés agricoles!
Il est temps de reconstruire des économies alimentaires nationales!
La reconstruction d'économies alimentaires nationales nécessite des engagements politiques immédiats et à long terme de la part des gouvernements. La priorité absolue doit être accordée à la production alimentaire nationale, afin de diminuer la situation de dépendance vis à vis des marchés internationaux. Les paysans, les paysannes et les petits agriculteurs doivent être encouragés à produire grâce à des prix équitables pour leurs produits agricoles et des marchés stables, afin qu'ils puissent alimenter leurs communautés. Les familles sans terre des zones rurales et urbaines doivent obtenir un accès à la terre, aux semences et à l'eau, pour pouvoir produire leur propre nourriture. Cela signifie une augmentation des investissements dans la production alimentaire basée sur l'agriculture paysanne pour les marchés locaux et nationaux.
Les gouvernements doivent soutenir financièrement les consommateurs les plus pauvres afin de leur permettre de se nourrir. La spéculation et les prix extrêmement élevés imposés aux consommateurs par les commerçants et les détaillants doivent être contrôlés. Les paysans, paysannes et les petits agriculteurs ont besoin d'un meilleur accès à leurs marchés nationaux afin qu'ils puissent vendre des denrées alimentaires à des prix justes pour eux-mêmes et pour les consommateurs.
Les pays ont besoin de mettre en place des mécanismes d'intervention visant à stabiliser les prix du marché. Pour atteindre cet objectif, des contrôles à l'importation avec des taxes et des quotas sont nécessaires, en vue d'éviter des importations à bas prix minant la production locale. Des stocks régulateurs nationaux gérés par l'Etat doivent être mis en place pour stabiliser les marchés nationaux: en période d'excédents, les céréales peuvent être retirés du marché pour constituer les stocks de réserve et en cas de pénuries, les céréales peuvent être redistribuées.
Réglementation des marchés internationaux et aide aux pays pour renforcer leur production alimentaire
Au niveau international, des mesures de stabilisation doivent également être prises. Des stocks régulateurs internationaux doivent être crées et un mécanisme d'intervention doit être mis en place afin de stabiliser les prix sur les marchés internationaux à un niveau raisonnable. Les pays exportateurs doivent accepter les règles internationales de contrôle des quantités qu'ils peuvent mettre sur le marché, afin d'empêcher le dumping. Le droit de contrôler les importations, de mettre sur pied des programmes pour soutenir les consommateurs les plus pauvres, de mettre en oeuvre une réforme agraire et d'investir dans la production alimentaire basée sur l'agriculture paysanne nationale doit être pleinement respecté et soutenu au niveau international.
Nous demandos à la FAO, sur la base de son mandat, de prendre l'initiative de créer l'environnement politique pour un changement fondamental au niveau des politiques alimentaires. Lors de la Conférence internationale sur la Réforme Agraire et le Développement Rural (CIRADR), une large majorité de gouvernements a reconnu et a convenu de l'importance du développement rural et de la réforme agraire en vue de combattre la pauvreté et la famine dans les campagnes. L'Evaluation Internationale des Sciences et Technologies Agricoles au service du Développement (EISTAD), qui est une évaluation du secteur agricole et qui a impliqué des organisations de la société civile, le secteur privé, des gouvernements, ainsi que la FAO et la Banque Mondiale, en est venue à la conclusion que l'agriculture industrielle et la dépendance croissante des paysans, paysannes et des petits agriculteurs sont au cœur du problème. Ils ont également conclu que l'agriculture paysanne durable doit être soutenue et renforcée. Le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) reconnaît aussi le rôle majeur des paysannes et des petits agriculteurs dans la production des denrées alimentaires.
Nous demandons aux gouvernements du G8 de permettre que ces initiatives soient prises. Ils doivent arrêter la promotion des agrocarburants car ceux-ci ne sont pas une solution à la crise climatique et aggravent la destruction des forêts. En particulier dans les pays du Sud, les agrocarburants occupent des millions d'hectares qui devraient rester disponibles pour la production alimentaire.
Nous exigeons également que le G8 analyse de manière critique ses propres politiques agricoles, qu'il prenne des initiatives afin de faire cesser la volatilité des marchés internationaux et qu'il soutienne financièrement l'agriculture, non pas l'agro-industrie mais une production alimentaire basée sur l'agriculture familiale durable.
Nous demandons aussi que le G8 arrête et annule tout accord de libre échange contribuant uniquement à la destruction de la production alimentaire dans les pays en développement et bloquant toute possibilité de développement industriel autonome.
L'influence des sociétés transnationales et des intérêts spéculatifs financiers doit être contrôlée autant que possible et tenue à l'écart du marché des produits alimentaire. La nourriture est trop importante pour être laissée entre les mains des seules entreprises.
Un accord possible du Cycle de Doha de l'Organisation mondiale du Commerce se traduira par un autre coup dur pour la production alimentaire agricole. Nous exigeons que les gouvernements du G77 évaluent à nouveau les négociations de l'OMC sur l'agriculture et rejettent tout accord ayant des incidences négatives sur la production alimentaire domestique et ne permettant pas que soient prises toutes les mesures nécessaires au renforcement de la production alimentaire et à l'accroissement de l'autosuffisance nationale.
Les paysannes et les petits agriculteurs sont les principaux producteurs de denrées alimentaires
La Via Campesina est convaincue que les paysans et les petits agriculteurs peuvent nourrir le monde. Ils doivent être l'élément clé de la solution. Avec une volonté politique suffisante et la mise en oeuvre de politiques adéquates, davantage de paysans et d'agriculteurs, d'hommes et de femmes, pourront facilement produire assez de denrées alimentaires pour nourrir la population croissante. La situation actuelle montre que des changements sont nécessaires!
Le temps de la Souveraineté Alimentaire a sonné!
Cordialement,
Henry Saragih
Coordinateur International de la Via Campesina
Crise alimentaire mondiale
Les révoltes de la faim dans les pays du Sud : l'aboutissement logique de choix économiques et politiques désastreux
Communiqué de presse - 18 avril 2008
Communiqué commun ATTAC, Confédération paysanne.
Les révoltes dans divers pays révèlent une crise alimentaire mondiale qui s'installe sans doute pour une longue période, à défaut de changement radical d'orientation.
Nous ne sommes pas dans une situation de pénurie mondiale. Quoique extrêmement faibles, les stocks sont encore suffisants pour faire la jonction entre deux récoltes. Mais l'accès à l'alimentation des populations s'est dégradé brutalement face à une augmentation considérable des prix.
Elle aggrave encore la situation actuelle (20 000 morts par jour, près de 900 millions de personnes souffrant de malnutrition dont 80% de paysans).
La faiblesse des stocks est en cause. Elle provient en partie de phénomènes nouveaux : une demande forte en céréales et oléagineux pour l'alimentation, une demande en hausse pour la production d¹agrocarburants industriels (éthanol et diester) et des accidents climatiques qui ont diminué les récoltes sur certains territoires de la planète.
Mais cette nouvelle tension sur les marchés révèle surtout des problèmes structurels, issus de choix économiques désastreux, basés sur la croyance des bienfaits pour l'humanité de la libéralisation des marchés agricoles et de la marchandisation tous azimuts :
avançant la nécessité du remboursement de la dette, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale contraignent depuis des dizaines d¹années les pays pauvres à réorienter leurs productions agricoles vers l¹exportation. Ces pays ont ainsi dû délaisser leurs cultures vivrières, augmentant leur dépendance aux marchés extérieurs ;
sous l¹égide de l¹Organisation mondiale du commerce et sous la pression des accords bilatéraux, les politiques agricoles de tous les pays et leurs tarifs douaniers ont été progressivement démantelés : l'agriculture paysanne des pays du Sud se retrouve sans protection, en compétition directe avec l'agriculture subventionnée et industrielle des pays du Nord ;
la spéculation sur les marchés de matières premières accentue l'instabilité, à la baisse ou à la hausse, de leurs prix. Elle s'inscrit dans le cadre d'un capitalisme financier exacerbé, qui détériore l'ensemble des conditions de vie, y compris dans ce qu'elles ont de plus élémentaire ;
de nombreux pays, en soutenant le développement des agrocarburants, répondent aux intérêts des multinationales mais mettent un peu plus en danger la sécurité alimentaire mondiale. Tandis que leur bilan carbone est contesté dans la plupart des cas, les cultures intensives d'agrocarburants concurrencent directement les productions alimentaires et favorisent la hausse des prix et la spéculation.
Pour toutes ces raisons qui n'ont rien de conjoncturel, il est à craindre que l'extrême pauvreté et les conflits régionaux ne fassent que s'aggraver.
Seules des mesures cohérentes, en rupture avec les politiques libérales actuelles, peuvent permettre d¹endiguer la catastrophe qui s¹annonce :
une régulation mondiale des marchés agricoles avec le recours aux stocks publics dans le cadre d'une instance internationale sous l'autorité des Nations Unies : elle doit permettre une régulation des prix mondiaux compatible avec l'intérêt général et l'instauration d'une fiscalité procurant les ressources publiques pour satisfaire les besoins en développement des pays du Sud ;
la reconnaissance du droit à la souveraineté alimentaire, c'est-à-dire le droit des populations, de leurs États ou Unions à définir leur propre politique agricole et alimentaire sans dumping vis-à-vis des pays tiers ;
l'annulation de la dette des pays pauvres et l'augmentation substantielle de l'aide publique, à commencer par celle de l¹Union européenne et de ses États membres, qui est aujourd'hui en diminution ;
un moratoire pour suspendre la production d'agrocarburants et expérimenter des solutions alternatives, comme le propose Jean Ziegler, rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation.
Enfin, la crise alimentaire ne peut être résolue au détriment des impératifs écologiques, notamment par la déforestation et le développement des OGM. La crise climatique et l'épuisement des sols sont autant de facteurs qui, au contraire, accentuent la crise alimentaire. Les solutions résident dans des pratiques agricoles écologiques et sociales. Elles nécessitent en particulier une réorientation de la recherche publique agronomique et des politiques agricoles et alimentaires dans leur ensemble.
Contact :
Aurélie Trouvé, co-présidente d'Attac, 06 17 17 50 87
Régis Hochart, porte-parole de la Confédération paysanne : 06 08 75 00 73
source: http://www.confederationpaysanne.fr/revoltes_faim_dans_pays_sud_aboutisse_logique_21.php&actualite_id=1259
Communiqué de presse - 18 avril 2008
Communiqué commun ATTAC, Confédération paysanne.
Les révoltes dans divers pays révèlent une crise alimentaire mondiale qui s'installe sans doute pour une longue période, à défaut de changement radical d'orientation.
Nous ne sommes pas dans une situation de pénurie mondiale. Quoique extrêmement faibles, les stocks sont encore suffisants pour faire la jonction entre deux récoltes. Mais l'accès à l'alimentation des populations s'est dégradé brutalement face à une augmentation considérable des prix.
Elle aggrave encore la situation actuelle (20 000 morts par jour, près de 900 millions de personnes souffrant de malnutrition dont 80% de paysans).
La faiblesse des stocks est en cause. Elle provient en partie de phénomènes nouveaux : une demande forte en céréales et oléagineux pour l'alimentation, une demande en hausse pour la production d¹agrocarburants industriels (éthanol et diester) et des accidents climatiques qui ont diminué les récoltes sur certains territoires de la planète.
Mais cette nouvelle tension sur les marchés révèle surtout des problèmes structurels, issus de choix économiques désastreux, basés sur la croyance des bienfaits pour l'humanité de la libéralisation des marchés agricoles et de la marchandisation tous azimuts :
avançant la nécessité du remboursement de la dette, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale contraignent depuis des dizaines d¹années les pays pauvres à réorienter leurs productions agricoles vers l¹exportation. Ces pays ont ainsi dû délaisser leurs cultures vivrières, augmentant leur dépendance aux marchés extérieurs ;
sous l¹égide de l¹Organisation mondiale du commerce et sous la pression des accords bilatéraux, les politiques agricoles de tous les pays et leurs tarifs douaniers ont été progressivement démantelés : l'agriculture paysanne des pays du Sud se retrouve sans protection, en compétition directe avec l'agriculture subventionnée et industrielle des pays du Nord ;
la spéculation sur les marchés de matières premières accentue l'instabilité, à la baisse ou à la hausse, de leurs prix. Elle s'inscrit dans le cadre d'un capitalisme financier exacerbé, qui détériore l'ensemble des conditions de vie, y compris dans ce qu'elles ont de plus élémentaire ;
de nombreux pays, en soutenant le développement des agrocarburants, répondent aux intérêts des multinationales mais mettent un peu plus en danger la sécurité alimentaire mondiale. Tandis que leur bilan carbone est contesté dans la plupart des cas, les cultures intensives d'agrocarburants concurrencent directement les productions alimentaires et favorisent la hausse des prix et la spéculation.
Pour toutes ces raisons qui n'ont rien de conjoncturel, il est à craindre que l'extrême pauvreté et les conflits régionaux ne fassent que s'aggraver.
Seules des mesures cohérentes, en rupture avec les politiques libérales actuelles, peuvent permettre d¹endiguer la catastrophe qui s¹annonce :
une régulation mondiale des marchés agricoles avec le recours aux stocks publics dans le cadre d'une instance internationale sous l'autorité des Nations Unies : elle doit permettre une régulation des prix mondiaux compatible avec l'intérêt général et l'instauration d'une fiscalité procurant les ressources publiques pour satisfaire les besoins en développement des pays du Sud ;
la reconnaissance du droit à la souveraineté alimentaire, c'est-à-dire le droit des populations, de leurs États ou Unions à définir leur propre politique agricole et alimentaire sans dumping vis-à-vis des pays tiers ;
l'annulation de la dette des pays pauvres et l'augmentation substantielle de l'aide publique, à commencer par celle de l¹Union européenne et de ses États membres, qui est aujourd'hui en diminution ;
un moratoire pour suspendre la production d'agrocarburants et expérimenter des solutions alternatives, comme le propose Jean Ziegler, rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation.
Enfin, la crise alimentaire ne peut être résolue au détriment des impératifs écologiques, notamment par la déforestation et le développement des OGM. La crise climatique et l'épuisement des sols sont autant de facteurs qui, au contraire, accentuent la crise alimentaire. Les solutions résident dans des pratiques agricoles écologiques et sociales. Elles nécessitent en particulier une réorientation de la recherche publique agronomique et des politiques agricoles et alimentaires dans leur ensemble.
Contact :
Aurélie Trouvé, co-présidente d'Attac, 06 17 17 50 87
Régis Hochart, porte-parole de la Confédération paysanne : 06 08 75 00 73
source: http://www.confederationpaysanne.fr/revoltes_faim_dans_pays_sud_aboutisse_logique_21.php&actualite_id=1259
Crise alimentaire mondiale
Les alchimistes de la faim
Article redigé par André Bouchut, paysan dans la Loire,
Secrétaire national de la Confédération paysanne
Il aura fallu plus de trente ans de ténacité aux organisateurs du système néolibéral pour arriver aux émeutes de l’alimentation.
Rien n’a manqué ! De l’atteinte aux droits des peuples au refus de réformer une Pac inadaptée, de la création de la dette à la mise en place de l’OMC, des plans d’ajustements imposés par le FMI aux accords bilatéraux… que d’énergie déployée pour qu’enfin l’agriculture devienne une marchandise comme les autres.
Toutes ces politiques qui ont imposé l’ouverture des frontières et favorisé les cultures d’exportation, au détriment des cultures vivrières, ont créé cette dépendance aux cours mondiaux.
Au jeu des avantages comparatifs, l’agriculture du Nord protégée par les normes sanitaires et dopée par des aides s’est opposée à celle du Sud basée sur une main d’oeuvre peu ou pas rémunérée : à chacun son système de dumping pour détruire la paysannerie.
Dans cette partie de Monopoly, les capitaux financiers sont arrivés en imposant leur règle du jeu basée sur l’argent gagné rapidement sans aucun souci éthique. Cette vision idéologique régie par le seul marché, mais faussée par de nombreux artifices, donne un résultat probant : malgré une augmentation plus rapide de la production agricole que de la population, on voit des émeutes de la faim se développer. Elles ne sont pas causées par le manque d’alimentation mais par le jeu spéculatif. Celui-ci provoque une hausse artificielle des prix et empêche beaucoup de pays du Sud et les populations pauvres d’accéder au droit fondamental de la nourriture.
Aujourd’hui, le moindre incident climatique peut devenir dramatique à la suite de la suppression des stocks financés par des fonds publics. Les agrocarburants sont la cerise sur le gâteau. Cette année, le prélèvement de 100 millions de tonnes de céréales, pour faire rouler nos voitures, a créé les premières émeutes au Mexique. Il développe aussi une utilisation concurrentielle à la destination alimentaire des productions agricoles.
Devant ce désastre annoncé, la Confédération paysanne exige un arrêt immédiat de la production d’agrocarburant. Elle demande un changement radical de cap pour obtenir de nouvelles politiques agricoles fondées sur le droit des peuples à la souveraineté alimentaire dans chaque pays ou région du monde. Devant l’urgence, il faut que les États reconstruisent des mécanismes d’intervention afin de retrouver les stocks nécessaires de céréales et autres denrées de premiers besoins. Ces produits doivent être mis à l’abri des spéculateurs.
Actuellement une aide d’urgence, aussi indispensable que scandaleuse s’impose. Indispensable parce qu’il faut sauver des populations de la famine, scandaleuse car l’argent des États va compenser la hausse du prix des aliments qui a essentiellement enrichi de façon inadmissible les spéculateurs.
Le changement de politiques agricoles s’impose. La France qui présidera l’Union européenne au deuxième semestre 2008 doit prendre toutes ses responsabilités.
104 rue Robespierre - 93170 Bagnolet
Article redigé par André Bouchut, paysan dans la Loire,
Secrétaire national de la Confédération paysanne
Il aura fallu plus de trente ans de ténacité aux organisateurs du système néolibéral pour arriver aux émeutes de l’alimentation.
Rien n’a manqué ! De l’atteinte aux droits des peuples au refus de réformer une Pac inadaptée, de la création de la dette à la mise en place de l’OMC, des plans d’ajustements imposés par le FMI aux accords bilatéraux… que d’énergie déployée pour qu’enfin l’agriculture devienne une marchandise comme les autres.
Toutes ces politiques qui ont imposé l’ouverture des frontières et favorisé les cultures d’exportation, au détriment des cultures vivrières, ont créé cette dépendance aux cours mondiaux.
Au jeu des avantages comparatifs, l’agriculture du Nord protégée par les normes sanitaires et dopée par des aides s’est opposée à celle du Sud basée sur une main d’oeuvre peu ou pas rémunérée : à chacun son système de dumping pour détruire la paysannerie.
Dans cette partie de Monopoly, les capitaux financiers sont arrivés en imposant leur règle du jeu basée sur l’argent gagné rapidement sans aucun souci éthique. Cette vision idéologique régie par le seul marché, mais faussée par de nombreux artifices, donne un résultat probant : malgré une augmentation plus rapide de la production agricole que de la population, on voit des émeutes de la faim se développer. Elles ne sont pas causées par le manque d’alimentation mais par le jeu spéculatif. Celui-ci provoque une hausse artificielle des prix et empêche beaucoup de pays du Sud et les populations pauvres d’accéder au droit fondamental de la nourriture.
Aujourd’hui, le moindre incident climatique peut devenir dramatique à la suite de la suppression des stocks financés par des fonds publics. Les agrocarburants sont la cerise sur le gâteau. Cette année, le prélèvement de 100 millions de tonnes de céréales, pour faire rouler nos voitures, a créé les premières émeutes au Mexique. Il développe aussi une utilisation concurrentielle à la destination alimentaire des productions agricoles.
Devant ce désastre annoncé, la Confédération paysanne exige un arrêt immédiat de la production d’agrocarburant. Elle demande un changement radical de cap pour obtenir de nouvelles politiques agricoles fondées sur le droit des peuples à la souveraineté alimentaire dans chaque pays ou région du monde. Devant l’urgence, il faut que les États reconstruisent des mécanismes d’intervention afin de retrouver les stocks nécessaires de céréales et autres denrées de premiers besoins. Ces produits doivent être mis à l’abri des spéculateurs.
Actuellement une aide d’urgence, aussi indispensable que scandaleuse s’impose. Indispensable parce qu’il faut sauver des populations de la famine, scandaleuse car l’argent des États va compenser la hausse du prix des aliments qui a essentiellement enrichi de façon inadmissible les spéculateurs.
Le changement de politiques agricoles s’impose. La France qui présidera l’Union européenne au deuxième semestre 2008 doit prendre toutes ses responsabilités.
104 rue Robespierre - 93170 Bagnolet
Tuesday, May 13, 2008
LES VRAIES EXPLICATIONS DE LA CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE
Depuis plusieurs jours, des "émeutes de la faim" prennent forme dans de nombreux pays du Sud en raison d'une flambée exponentielle des prix des céréales; en effet, en moins d'un an, le prix du mais a augmenté de +50%, le prix du riz de + 80% et le prix du blé de + 200%!
Les causes (économiques) de cette flambée sont multiples:
1) chute vértigineuse du prix du dollar > (conséquence directe de la politique monétaire ( frauduleuse) de la *Federal Reserve Bank des Etats Unis (*cartel privé des principales banques Americaines & Européennes)
Note: taper <Federal Reserve Bank>
2) augmentation exponentielle du prix du baril de pétrole - conséquence directe de la chute du dollar (
4) Politiques de subventions des biocarburants (
5) chute de la production alimentaire mondiale due aux aléas climatiques ( sécheresses, inondations, etc.)
Au niveau politique, la crise alimentaire mondiale est la conséquence directe et visée des politiques économiques et agricoles suicidaires dictées et imposées dans les pays du Sud ( avec la complicit
Le cynisme est à son comble quand les "architectes" de la crise alimentaire mondiale ( Banque Mondiale, FMI, OMC, ONU, FAO, EU, et autres institutions néocoloniales et portes-paroles des gouvernements des pays du G8 (ex: Louis Michel ) proposent de « l’aide » ou des « solutions » pour mettre un terme au "tsunami
En effet, tous ces facteurs sont inextricablement li
note: voir les autres articles publi
Les PAS (plans d’ajustement structurel) ont été imposés par les institutions de Bretton Woods aux pays du Sud dans le contexte de la crise de la dette du début des années 1980 |2|. Ces mécanismes, tout droit issus de l’idéologie néolibérale, englobent l’ensemble des secteurs des sociétés visées. En effet, pour les théoriciens du néolibéralisme, la mondialisation déploiera l’ensemble de ses bienfaits quand chaque région produira ce en quoi elle excelle et laissera donc le soin aux autres régions de produire la majorité de ce dont elle a besoin. C’est en substance la théorie des avantages comparatifs datant de 1817. Plus simplement, un pays reconnu comme étant particulièrement adapté à la culture du cacao doit renoncer à produire les céréales, les huiles végétales, les légumineuses nécessaires à l’alimentation de base de ses habitant(e)s et doit échanger sur le marché mondial sa production contre tout ce qui lui manque. Il s’agit donc de se couper des cultures vivrières séculaires et essentielles à la souveraineté alimentaire des peuples pour se plier aux jeux des économistes. Jeux dangereux qui ont montrés leurs limites très rapidement et dont on peut contempler toute la déraison à travers les échecs observés dans de nombreux pays ( Haïti, le Sénégal, le Burkina Faso, etc.). Dangereux car ignorants la destruction de la biodiversité au profit des monocultures d’exportations, ignorants aussi les impacts écologiques désastreux des transports nécessaires pour toutes ces marchandises.
De plus, comment imaginer, sans une politique volontariste de contrôle des prix, qu’un pays qui exporte l’arachide dont les cours restent bas pendant 20 ans sur le marché mondial pourra importer les tracteurs et le pétrole nécessaires à son maintien sur ce marché ? Quand on connaît la tendance des cours du Brent à s’envoler toujours plus vers de nouveaux sommets et des prix des biens manufacturés à rester démesurément supérieurs aux cours de cette pauvre cacahuète, on imagine la catastrophe. C’est immanquablement la ruine et la famine pour la paysannerie locale et l’inévitable migration vers les bidonvilles pour une large partie de cette population.
Quelle est donc cette théorie issue des milieux intellectuels réputés sérieux qui fait fi de la biodiversité, de la souveraineté alimentaire des peuples, des risques de destruction par différents fléaux naturels ou humains accrus par le choix de la monoculture, de l’essence chaotique du marché |3|, de la pollution généralisée ?
Une stratégie délibérée de transformation sociale à l’échelle mondiale
Dans son premier rapport de 1999 consacré aux PAS, M. Fantu CHERU |4| explique que l’ajustement structurel va « au delà de la simple imposition d’un ensemble de mesures macroéconomiques au niveau interne. Il est l’expression d’un projet politique, d’une stratégie délibérée de transformation sociale à l’échelle mondiale, dont l’objectif principal est de faire de la planète un champ d’action où les sociétés transnationales pourront opérer en toute sécurité. Bref, les PAS jouent un rôle de ’courroies de transmission’ pour faciliter le processus de mondialisation qui passe par la libéralisation, la déréglementation et la réduction du rôle de l’Etat dans le développement national. » Et cela vient d’un rapporteur spécial des Nations-Unies.
M. CHERU n’est d’ailleurs pas le seul rapporteur des Nations-Unies à avoir évoqué dans ses travaux les conséquences néfastes des PAS. Des critiques détaillées issues des travaux d’autres experts onusiens font feu de tout bois dans les domaines du droit au logement, du droit à l’alimentation ou encore à celui de l’éducation |5|. Là où les IFI imposent la privatisation et ouvrent une voie royale à l’appétit gargantuesque des multinationales. C’est donc à cause d’une dette trop souvent issue de dictatures ou d’emprunts réalisés par les puissances coloniales (l’un n’empêchant pas l’autre) et transférés aux états nouvellement indépendants, que les gouvernements des pays du Sud (d’Afrique en particulier) |6| ont été contraints d’accepter les PAS et ainsi concéder une part importante de leur souveraineté. Si bien qu’avancer aujourd’hui que les choix stratégiques pour l’alimentation seraient encore dans les mains des gouvernements du Sud relève de l’escroquerie intellectuelle à moins d’un manque d’information indigne du journalisme que l’on est en droit d’attendre en démocratie. Entendons par là que fustiger à tort les Africains est une contre-vérité lourde de sens et qui n’aide en rien à créer un climat fraternel entre les peuples.
Un exemple pour mieux comprendre les impacts négatifs des PAS : Haïti
Les émeutes qui se sont déclenchées la semaine dernière à Port-au-Prince, mais aussi dans d’autres villes haïtiennes, ont été réprimées dans le sang. Une quarantaine de blessés au total dont quatorze par balles et au moins 5 morts. Pourtant, ces manifestations n’étaient que le résultat prévisible d’une flambée subite du prix du riz (de l’ordre de 200%). Quand on sait qu’aujourd’hui 82% de la population vit dans une précarité absolue avec moins de 2$ par jour, on comprend facilement de telles réactions face à cette augmentation. Haïti utilise 80% de ces recettes d’exportations uniquement pour couvrir les importations nécessaires à ses besoins alimentaires |7|.
Cependant, il n’en a pas toujours été comme cela. Avant la chape de plomb dictatoriale des Duvalier père et fils (de 1957 à 1986), l’île connaissait l’autosuffisance alimentaire. Mais la tendance qu’ont les IFI’s à soutenir les dictatures s’est encore confirmée ici et le peuple haïtien, en plus des blessures personnelles (tortures, exécutions sommaires, climat de terreur permanent instauré par les tontons macoutes), se voit réclamer le remboursement de la dette externe qui culminait en septembre 2007 à 1,54 milliard de dollars |8| Le secteur agricole aura été le plus durement touché par les exigences des prêteurs et puisque la population était majoritairement rurale, l’ampleur des dégâts n’en a été que plus importante. En cause ? Principalement l’abaissement des droits de douane imposé aux pays du Sud mais rarement respecté entre l’Europe et les Etats-unis. Et l’enchaînement fatal s’est mis en place ; arrivée d’un riz produit à l’étranger à moindre coût (car subventionné) donc exode vers les villes de nombreux paysans ruinés et donc impossibilité de réaction du marché local en cas de flambée des prix sur le marché international. Ici comme ailleurs, les bénéfices de la libéralisation sont inexistants pour la très grande majorité de la population, les dégâts sont par contre considérables.
Il est donc plus que temps d’abandonner ce modèle de (sous-)développement néfaste et de laisser le choix aux populations de cultiver prioritairement pour leur marché intérieur. Actuellement, avec les connaissances acquises dans le domaine de l’agriculture respectueuse de l’environnement, nous pouvons viser l’autonomie alimentaire régionale sur l’ensemble de la planète et donc satisfaire à un droit humain fondamental, celui de se nourrir décemment. Les conséquences positives de ces progrès tant attendus seraient de favoriser rapidement la santé dans un premier temps, puis l’éducation, induisant une qualité de vie meilleure sous toutes les latitudes.
notes articles:
|1| p.4 de « la libre Belgique », un article de M.F.C. (avec l’AFP et Reuters) ce jeudi 10 avril 2008
|2| Lire E.Toussaint « la finance contre les peuples : La bourse ou la vie » chap.8 p.187 coédition Syllepse /CADTM/CETIM, 2004.
|3| Benoît Mandelbrot a conçu, développé et utilisé une nouvelle géométrie de la nature et du chaos. On sait moins que la géométrie fractale est née des travaux que Mandelbrot avait consacrés à la finance au cours des années 1960. Pour de plus amples informations lire : « Fractales, hasard et finance », de Benoît Mandelbrot, 1959-1997 en poche.
|4| Expert indépendant auprès de l’ancienne commission des droits de l’homme des Nations-Unies (sur les effets des PAS sur la jouissance effective des droits humains - rapport E/CN.4/1999/50 du 24 février 1999)
|5| Lire à ce propos la brochure éditée par le CETIM « Dette et Droits Humains », décembre 2007.
|6| Pour le Congo par exemple, au 30 juin 1960, jour de l’indépendance, la dette directe s’élève à un total de 921 096 301,44 US$ » (Tiré de l’article de Dieudonné Ekowana).
|7| Ce qui laisse très peu de marge pour tout le reste, tout ce qui est pourtant nécessaire au développement d’un pays. Jamais d’ailleurs le duo infernal FMI/BM ne s’est vanté d’une quelconque réussite de ses politiques sur cette île.
|8| Selon la Banque mondiale et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) Bébé Doc. aurait détourné au total entre 300 et 800 millions de dollars.
|9| Tout comme le Premier ministre italien, Romano Prodi, sceptique sur les bénéfices des agrocarburants et qui a affirmé qu’une transition vers ce type de palliatif au pétrole aurait un impact négatif sur la production alimentaire.
Subscribe to:
Posts (Atom)