Monday, March 02, 2009

Les pays Européens disent non à Monsanto !


Une majorité de pays européens - 22 sur 27 - ont refusé aujourd'hui de contraindre l'Autriche et la Hongrie à cultiver un maïs génétiquement modifié de la firme américaine Monsanto, c'est à dire qu'ils ont refusé la demande de l'exécutif européen, la Commission européenne, de lever les "clauses de sauvegarde" décidées par l'Autriche et la Hongrie, lors d'un vote des ministres de l'Environnement de l'UE : la Commission européenne est mise à mal, tandis que la France jubile ! Le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Suède, la Finlande et l'Estonie sont les 5 pays qui n'étaient pas d'accord.

"C'est une victoire historique. Pour moi, c'est comme si l'Autriche était devenue championne d'Europe de football", a déclaré le ministre autrichien de l'Environnement, Nikolaus Berlakovich ! Greenpeace s'est aussi félicité de l'"échec cuisant de la Commission", ajoutant : "La protection de l'environnement et de la santé publique devrait toujours venir avant les intérêts financiers d'une poignée de sociétés agro-chimiques".

La France et la Grèce devraient donc pouvoir maintenir leurs interdictions de cultiver ce maïs : les pays de l'UE vont logiquement voter dans ce sens puisque ces interdictions doivent être soumises prochainement à leurs votes. Le ministre français Jean-Louis Borloo a été clair : "Nous apprécierions hautement que le collège des commissaires fasse une lecture attentive du vote d'aujourd'hui. Compte tenu des interrogations des scientifiques et des citoyens sur les impacts environnementaux des OGM, nous souhaitons que soient maintenues les clauses de sauvegarde nationales jusqu'à ce qu'une décision soit prise sur le renouvellement éventuel des autorisations de ces OGM".

En effet, le renouvellement de l'autorisation de culture pour le MON 810 est en cours d'évaluation, puisque l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) aurait demandé à Monsanto des "informations supplémentaires concernant l'impact environnemental"...

Jean-Louis Borloo a aussi regretté que le président de la Commission, José Manuel Barroso, ait tenté de passer en force alors que les gouvernements des 27 avaient appelé en décembre la Commission à recueillir une expertise plus large lors de l'examen des demandes d'autorisation d'OGM, en prenant en compte les structures agricoles et les particularités écologiques des régions européennes.

Le ministre allemand de l'Environnement, Sigmar Gabriel, a soutenu Borloo : "Je ne vois pas pourquoi on devrait suivre les intérêts d'une seule entreprise américaine et fâcher les citoyens des Etats membres", comme l'Italienne Stefania Prestigiacomo : "Nous avons voté sur les rapports institutionnels entre la Commission et les Etats membres". "M. Barroso a pris un risque considérable. C'est un résultat très sévère pour lui", a indiqué, à juste titre, un responsable français sous couvert de l'anonymat. On sent bien qu'à trois mois des élections européennes, les pays veulent caresser l'opinion dans le sens du poil !

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